
Le seul cagou volant du monde est de retour sur son île natale pour quelques semaines de vacances bien méritées. Le nageur Maxime Grousset a été célébré comme il se doit lundi soir par le Comité territorial olympique et sportif (CTOS) qui lui a remis la médaille de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif ainsi que les trophées de l’athlète des mois de juin et de juillet. Des récompenses bien méritées pour le détenteur de quatre titres mondiaux, dont les deux derniers décrochés les 28 juillet et 2 août 2025 à Singapour, sur 50 m et 100 m papillon. Après son titre sur 100 m papillon à Fukuoka en 2023 et celui en 4 × 50 m nage libre mixte à Melbourne en 2022, Maxime Grousset fait à présent partie du cercle très fermé des multiples champions du monde calédoniens, aux côtés de Michel Quintin, Laurent Gané, Titouan Puyo ou encore Pierre Fairbank.
Après la désillusion des Jeux de Paris où il n’avait ramené "que" le bronze au relais 4x100 mètres 4 nages, la moisson de Singapour a reboosté le jeune athlète. "Ce qui a fait la différence, c’est la préparation mentale, c’est plus dans la tête que ça s’est joué", analyse le champion. "Aux JO, je n’étais pas prêt comme cette année. J’ai fait un gros travail psychologique et j’ai changé pas mal de choses dans ma préparation physique. J’ai enlevé des entraînements, j’ai ajouté des choses plus spécifiques au niveau musculation, j’ai fait plus de yoga, j’étais plus en contrôle de ce que je voulais faire, et tout ça m’a permis d’aller au plus haut niveau."
Ses performances en papillon à Singapour (record de France sur 50 m et record d’Europe sur 100 m) en feraient presque oublier ses ambitions en nage libre mais Maxime Grousset est lucide : "Je n’ai pas du tout tourné le dos à la nage libre. On dirait, parce que c’est vrai que je fais les plus gros résultats en papillon, même si en nage libre, j’ai fait des très bons chronos sur le 100 mètres, mais il faut encore que je progresse pour être sur le podium. En fait, travailler toute l’année la nage libre, ça m’aide en papillon."

Pour l’aider à progresser encore il peut compter sur la présence à ses côtés, en équipe de France, de Léon Marchand. Avec le quadruple champion olympique, "on se tire mutuellement vers le haut", estime le Calédonien. "D’habitude c’est lui qui récolte la première médaille d’or, le premier jour, sur le 400 m quatre nages. A Singapour ils, ont voulu changer, et je suis allé chercher la médaille d’or le premier jour pour l’équipe, et pour moi bien sûr, mais j’ai enclenché le rythme, et je pense que ça a donné de l’énergie à tout le monde." De quoi conforter son statut au sein de l’équipe de France où "on a toujours su que j’étais capable de le faire, on m’a toujours fait confiance, que ce soit en individuel ou sur les relais".

Même s’il est vacances "pour reprendre de l’énergie, se ressourcer, revoir la famille, la dernière fois que je suis revenu en Nouvelle-Calédonie, l’année d’après j’étais champion du monde", rappelle-t-il, en évoquant déjà les échéances futures. "Je vais repartir pour un gros travail, on va aller aux championnats d’Europe l’année prochaine, à Paris, en grand bassin. Mon concurrent Noé Ponti commence déjà à me titiller. Il m’a dit “l’année prochaine, c’est chez toi”, il veut me défier, donc ça va être sympa. Mais après les championnats d’Europe, il y aura les championnats du monde, ça sera encore une année différente et peut-être pleine de surprises. Et puis il y a toujours un œil vers les Jeux de Los Angeles en 2028."

Sans oublier, entre-temps, les Jeux du Pacifique, qui auront lieu à Tahiti en 2027. Et Christophe Dabin, le président du CTOS, aimerait beaucoup convaincre le nageur de rejoindre la sélection calédonienne. "On a eu la chance, jeudi dernier, de réunir l’ensemble des athlètes expatriés qui étaient en vacances sur le territoire, explique-t-il. On leur a bien dit qu’on avait besoin d’eux pour les Jeux de Tahiti, parce que la tâche allait être extrêmement difficile. Avoir un athlète d’excellence comme Maxime, ça serait véritablement le summum. Ça serait vraiment la cerise sur le gâteau pour l’équipe de Nouvelle-Calédonie. Donc j’espère qu’il pourra participer, comme d’autres nageurs. Ça ferait un excellent porte-drapeau", ajoute le président dans un sourire.
Mais pour l’instant "je reviens pour pêcher, pour surfer, tout ce que je ne peux pas faire en France, et profiter de ma famille". Ensuite il sera temps pour le cagou de s’envoler vers de nouveaux exploits.