
Un tribunal militaire néo-zélandais a déclaré coupable de tentative d’espionnage, lundi 18 août, un soldat membre de groupuscules d’extrême droite. Ce dernier a reconnu avoir essayé d’envoyer des informations détaillées sur des bases militaires à un pays étranger. La justice militaire n’a cependant pas permis la diffusion de l’identité du soldat, ni le nom du pays concerné, pour des raisons liées à l’instruction.
Le soldat a également avoué avoir accédé à un système informatique à des fins malhonnêtes. Il était tombé dans le giron des autorités, alors qu’elles enquêtaient sur des mouvements d’ultradroite à la suite des attentats de Christchurch, qui ont fait 51 morts en mars 2019. Le militaire conservait des copies des vidéos des fusillades, ainsi qu’un document rédigé par leur auteur, Brenton Tarrant.
Le militaire a essuyé ses larmes lorsque les preuves à son encontre ont été présentées, en présence de proches venus le soutenir au tribunal. Il a assuré qu’il ne cautionnait pas cette attaque et qu’il la trouvait "choquante". Mais, il a reconnu être membre de deux groupuscules d’extrême droite, qu’il a présentés comme n’étant "pas terroristes". Le soldat a accusé les enquêteurs d’être "agressifs" et "violents". "Tout ce que je voulais, c’était quitter la Nouvelle-Zélande et me rendre dans un endroit que je pensais sûr. C’était ma seule motivation", a-t-il expliqué.
Le gouvernement néo-zélandais a appris que le prévenu avait "pris contact avec un tiers, lui indiquant qu’il était un soldat souhaitant faire défection", selon un résumé lu par l’accusation. Le soldat avait alors déclaré qu’il pouvait fournir "des cartes et des photographies, et qu’il pouvait éventuellement introduire un dispositif secret au quartier général de l’armée". Après cette rencontre, il avait effectivement fourni des cartes et des images de plusieurs camps militaires, ainsi qu’une lettre évaluant les vulnérabilités de l’un d’entre eux. Il a également livré des codes d’accès et des informations permettant d’accéder sans autorisation à une base aérienne de l’île du Nord. Lors d’une perquisition à son domicile, des munitions avaient été découvertes.
C’est la première fois qu’une personne est reconnue coupable pour de tels faits en Nouvelle-Zélande, et seulement la deuxième qu’il y a un jugement, après l’acquittement d’un fonctionnaire en 1975.