
Dix-sept maires sur trente-trois et deux présidents de province sur trois, dont un Mathias Waneux contesté par Jacques Lalié à la tête des Loyauté. La réunion de travail avec les représentants de communes et des provinces n’a pas réuni autant d’interlocuteurs que prévu, ce mercredi matin au haussariat, pour la deuxième séquence de travail au programme de Manuel Valls, après sa rencontre, plus tôt dans la matinée, avec les sénateurs coutumiers.
L’occasion pour les maires, élus de terrain par excellence, de faire remonter au ministre les difficultés auxquelles est confrontée leur population. Au sortir de cette séquence de discussions, que le ministre a introduite par "une présentation des aides apportées par l’État aux communes, en nous rappelant, explique le président de l’Association française des maires (AFM), Pascal Vittori, que les communes tiennent pour le moment, parce qu’elles ont fait de gros efforts depuis l’an dernier pour réduire leur budget. Mais nous avons tenu à indiquer que nous ne tiendrons pas très longtemps, puisque les difficultés du gouvernement font qu’il a du mal à nous reverser les recettes qui nous sont dues. Ce qui a un impact sur notre quotidien : espaces verts, routes et surtout écoles, cantines, ramassage scolaire."

Des difficultés financières que l’adoption le jeudi 14 août par le Congrès d’un vaste plan de réformes [1]pourrait adoucir, puisque ce dernier devrait permettre le versement de la seconde tranche du prêt garanti par l’État, qui s’élève à 28 milliards de francs. Mais pour l’instant, rappelle Wilfrid Weiss, le maire de Koumac, "c’est important de savoir comment les communes vont être traitées dans les mois et les années à venir, parce que si la deuxième tranche n’est pas versée, je ne sais pas comment on va commencer l’année 2026". Si aucune garantie n’a été exprimée par Manuel Valls à ce sujet, "il semblerait quand même que le plan de réformes qui a été voté corresponde à ce qu’ils attendaient", ajoute le premier édile de la commune du Nord.
Un projet de réformes dont l’austérité, notamment en termes d’aides, a été soulignée par certains participants, qui y voient "un risque d’explosion sociale", a averti Patrick Robelin, le maire de Bourail. "D’accord, il y a des réformes à mener dans ce pays. Mais lorsqu’on prend sur les allocations familiales, moi je n’accepte pas. À Bourail, il y a des familles qui ne vivent qu’avec ça. Pour toucher la deuxième partie de la subvention d’État, il faut faire des réformes, mais pas en s’attaquant aux plus pauvres, aux plus petits. Les allocations familiales, c’est 18 000 francs par enfant, on les baisse à 15 000 francs. Il y a des gens qui vivaient avec 36 000 francs, maintenant ils vivront avec 30 000", déplore le maire.

Par ailleurs, selon Pascal Vittori, le ministre "s’est engagé à ce que nous soyons entendus dès le mois de septembre sur les projets de loi organique et de loi fondamentale qui vont définir la place des communes et leurs compétences dans le futur." Quant à la participation des maires au comité de rédaction de l’accord de Bougival, "la réflexion est en cours, indique le président de l’AFM, mais nous avons déposé depuis décembre des propositions et nous allons faire en sorte qu’elles soient entendues par l’État". À la suite de cette séquence, des rencontres en bilatérales ont débuté à 13h30 au haussariat.