
"La force ne se mesure pas au nombre de personnes que vous pouvez faire exploser ou d’enfants que vous pouvez laisser affamés", a rétorqué le ministre des Affaires intérieures australien Tony Burke, sur la chaîne nationale ABC, alors que la bande de Gaza, totalement dépendante de l’aide humanitaire après plus de 22 mois d’une guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, est menacée d’une "famine généralisée", selon l’ONU. Une déclaration en réponse aux attaques formulées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l’encontre de son homologue australien Anthony Albanese, après son annonce, lundi 11 août, que l’Australie allait reconnaître, à l’image de la France et du Canada, l’État de Palestine [1]à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Depuis, les relations entre l’Australie et Israël se sont considérablement envenimées.
Lundi 18 août, Canberra a annulé le visa de Simcha Rothman, député d’extrême droite membre de la coalition gouvernementale de Benjamin Netanyahu, estimant que ses conférences sur place allaient sinon "semer la division". Le lendemain, Israël a riposté en révoquant les visas de diplomates australiens auprès de l’Autorité palestinienne, une décision critiquée côté australien. Quelques heures plus tard, Benjamin Netanyahu a accusé nommément le Premier ministre australien, Anthony Albanese, d’être "un politicien faible qui a trahi Israël et abandonné les Juifs d’Australie". Mercredi 20 août, Tony Burke a parlé de "déchaînement" de la part du dirigeant israélien.
La ville australienne de Melbourne (sud-est) a un temps accueilli la plus importante proportion de survivants de l’Holocauste rapportée à sa population totale, hors Israël. Les quartiers juifs de Melbourne, ainsi que de Sydney, ont vu ces derniers mois plusieurs actes de vandalisme visant des synagogues, amenant le gouvernement à créer une cellule spéciale pour lutter contre l’antisémitisme.