
Perturbations à l’accueil, dans les consultations et les services sociaux. Les dispensaires de la province Nord fonctionneront en mode dégradé demain, jeudi 21 août, en raison d’un mouvement de grève des agents de santé et du social et de l’USTKE.
Un mouvement qui intervient alors que Manuel Valls a prévu justement la visite du centre médico-social de Voh en début d’après-midi. L’occasion pour le ministre des Outre-mer de prendre la mesure de "l’épuisement profond des professionnels de terrain, médecins, infirmiers, agents sociaux… confrontés à des conditions de travail de plus en plus dégradées", explique la section USTKE de la province Nord au travers d’un communiqué diffusé ce mercredi.
Concrètement, la mobilisation consistera en un sit-in devant chaque dispensaire. Un rassemblement est également prévu à Koné sur le parvis de l'hôtel de la province Nord.
Parmi les griefs exposés par le syndicat : des postes vacants non pourvus "depuis des mois, voire des années", qui entraînent "la fermeture de services médicaux essentiels" par manque de personnel, des congés et des arrêts maladie "ignorés", un manque de moyens humains et techniques, la téléconsultation impossible dans les zones reculées, "l’absence de soutien des services administratifs" ou encore "des décisions prises sans concertation avec les équipes de terrain".
Les grévistes réclament donc des renforts "immédiats", un plan d’urgence "pour rendre les métiers de santé attractifs", une connexion fiable pour les zones isolées et ils demandent également à être reçus par la vice-présidente de la province en charge du secteur, Valentine Eurisouké. Cette dernière a déjà rencontré une délégation de soignants le lundi 18 août et "s’est engagée à donner suite rapidement", indiquent les délégués syndicaux.
La mobilisation de ce jeudi est donc un moyen pour le personnel "d’affirmer sa détermination, de refuser de se contenter de paroles et d’exiger des actes concrets pour améliorer la situation".
Contactée, Valentine Eurisouké, qui rencontrera Manuel Valls jeudi à Voh, confirme avoir "bien pris en considération les doléances des soignants" et ajoute qu'elle recevra de nouveau d'ici quelques jours une délégation "après avoir fait le point avec la direction".