
C'est une première pierre particulièrement symbolique qui a été posée ce vendredi 22 août à Koutio. Les locaux administratifs de la station d'épuration de Dumbéa ont été détruits lors des violences de mai et juin 2024. Ils vont être reconstruits au même endroit et à l'identique. Or, depuis les émeutes, les chantiers de reconstruction restent particulièrement rares, et nombre d'entreprises ont dû déménager pour bénéficier des fonds des assurances. Pour ce chantier, la Calédonienne des eaux bénéficie en grande partie des indemnités d'assurance pour financer les 127 millions de francs CFP de travaux.
" C'est un édifice essentiel à l'exploitation de la Step ", rappelle le directeur de la CDE, Luc Bourgade lors de la cérémonie de la première pierre. Si " la partie industrielle n'a pas été touchée ", la gestion du site se fait tout de même, depuis mai 2024, en " mode dégradé ". Deux préfabriqués font office de bâtiment administratif pour les deux salariés permanents du site, tandis que les trois autres salariés basés habituellement à Koutio ont été relogés dans d'autres locaux en attendant.

Le chantier est particulier. La mise à nu du bâtiment a commencé au mois d'août 2025, puis la démolition du gros œuvre se fera en parallèle du chantier de reconstruction. " Tous les corps d'état seront présents en même temps, c'est donc un chantier millimétré ", précise le directeur de la CDE. La livraison est prévue pour janvier 2026. " Une quinzaine d'entreprises vont travailler sur ce projet, et nous savons tous que la Nouvelle-Calédonie a besoin de chantiers pour relancer son économie ", poursuit Luc Bourgade.
En parallèle de la reconstruction des locaux administratifs, la mairie porte un autre projet : celui de la sécurisation du site et de la démolition de l'ancienne station d'épuration, située en amont de l'actuelle, et gardée par la municipalité " en secours ". Mais lors des exactions, le local technique de cette ancienne installation de traitement des eaux usées a lui aussi été détruit.
" Le dossier est en cours d'étude par les services de l'État, précise Yoann Lecourieux, maire de Dumbéa. Les chantiers de démolition de la Step 1 et de sécurisation du site de la Step 2 devraient commencer dans la foulée. " Le projet représente une somme supplémentaire d'environ 100 millions de francs CFP, financée en grande partie par l'enveloppe Reconstruction de l'État. " Ce site est considéré à risque ", soulignent le maire et le directeur de la CDE. Un accident industriel sur la station d'épuration, qui collecte les eaux usées de près de 80 % de la population du sud de la commune, pourrait représenter une catastrophe écologique pour la baie de Koutio.

La STEP 2 a été mise en fonctionnement en 2016. Un outil essentiel au vu de la croissance rapide que connaissait alors la commune de Dumbéa. Le chantier a duré deux ans et coûté 4,5 milliards de francs. Elle traite aujourd'hui 45 000 équivalent habitant, soit, selon le maire de Dumbéa, "deux tiers de la population de Dumbéa, et 80% des foyers du sud de la ville qui sont raccordés". Elle est bâtie pour traiter, à termes, 72 000 équivalent habitant.