
"Réformons ensemble et non pas dans l’opposition." Une semaine après l’adoption du plan de réformes du gouvernement, au terme d’une séance tendue au Congrès [1], la Fédération des professionnels de santé (FPLS) s’exprime sur ce programme qui va en partie toucher les soignants.
En effet, le texte prévoit plusieurs mesures importantes, comme l’instauration d’une franchise de 100 francs par boîte de médicaments, une franchise de 500 par transport sanitaire non urgent ou encore la diminution de 10 % de prise en charge par le Ruamm pour le petit risque. Si elle "prend acte" de ce vote, la FPLS alerte, dans un communiqué diffusé ce vendredi 22 août, sur "les limites d’une réforme conduite sans concertation" et "appelle à l’inclusion des soignants dans l’élaboration de telles lois".
La mise à l’écart des professionnels dans la construction de ce plan concentre une grande partie des critiques exprimées par la Fédération. "Le texte voté jeudi dernier a été inscrit à l’agenda du Congrès sans information préalable aux professionnels concernés, et sans concertation réelle." D’autre part, la FPLS se serait vue "refuser la possibilité de défendre le point de vue des soignants en séance, malgré une demande formelle adressée aux élus".
"Plus que jamais, nous soutenons la nécessité d’une réforme, mais elle doit être consensuelle et intégrer pleinement les professionnels, avertit Patrice Gauthier, président de la FPLS. Légiférer contre eux, c’est prendre le risque de voir le peu de soignants qui tiennent encore le coup quitter le territoire."
La Fédération des professionnels de santé appelle à un "plan coconstruit" et à "déclarer l’état d’urgence sanitaire". Elle souhaite également que soit créée une "cellule de pilotage au Congrès" afin de prioriser les réformes à mener, qui par ailleurs "ne doivent pas se limiter à une logique comptable". Et de conclure : "Les professionnels de santé ne cherchent pas l’affrontement mais la collaboration."