
"Le président du FLNKS avait donné son accord" à la signature de Bougival. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors d’une émission sur NC La 1ère, diffusée vendredi 22 août. Des propos rapidement démentis par l’intéressé. Dans un communiqué publié dimanche 24 août, Christian Tein a qualifié cette affirmation de "mensongère". "Je n’ai jamais donné, ni directement ni indirectement, mon aval à une quelconque signature", insiste le président du Front.
Présent à proximité de l’hôtel où se tenaient les négociations, son rôle dans la signature de l’accord reste cependant flou. Selon certains signataires non-indépendantistes, Christian Tein aurait régulièrement échangé avec les membres de la délégation du FLNKS durant toute la séquence parisienne, jusqu’à donner des consignes à l’équipe de négociation.
Là encore, le président du Front s’inscrit en faux. "Mon absence à Bougival n’était pas un hasard. C’était une décision politique mûrement réfléchie : je ne pouvais cautionner une mise en scène orchestrée par l’État français, dont le seul objectif était de fabriquer artificiellement un consensus autour d’un texte déjà ficelé à Paris." Ce "récit arrangé", relayé aujourd’hui par Manuel Valls, n’aurait selon lui qu’un seul but : "affaiblir la voix du FLNKS et détourner notre peuple de son objectif historique".
Il démontrerait également que l’État français "cherche à gagner du temps, à diviser nos rangs et à vider de sa substance notre droit à l’autodétermination, estime Christian Tein. L’objectif du FLNKS reste clair : l’accession pleine et entière de Kanaky à la souveraineté. Nous n’accepterons pas de compromis dilatoires, ni de pseudo-statuts de dépendance déguisés en autonomie renforcée."