
Les requins représentaient autrefois la deuxième prise la plus importante après le thon qui demeure la principale source de revenus d'exportation pour cet archipel de l'océan Indien d'un demi-million d'habitants.
Les autorités avaient interdit la pêche aux squales en 2010, dont ils commercialisaient l'huile de foie, quand les revenus générés par le touristes venus plonger, sont devenus supérieurs à ceux générés par l'huile de requin, selon des articles publiés à cette époque. Si la pêche avait ainsi été formellement interdite en mars 2010, de sévères restrictions étaient en vigueur dès 1998.
Le bureau de la présidence a indiqué que le chef de l'Etat Mohamed Muizzu a fait cette annonce depuis un atoll situé au nord de la capitale Malé. "La pêche au requin-chagrin rouvrira en novembre dans le cadre d'un plan de gestion global", a-t-il déclaré, soulignant qu'elle constitue "une source importante de revenus".
L'archipel compte 1.192 petites îles coralliennes qui s'étendent sur environ 800 km.
L'organisation britannique Shark Guardian a fait part de son inquiétude après "cette décision" qui porte "non seulement atteinte à la réputation des Maldives en tant que sanctuaire mondial des requins, mais aussi parce qu'elle met en danger sur le long terme l'économie nationale dépendante du tourisme", a réagi un représentant de Shark Guardian.
Ce pays de faible altitude est menacé par les effets du changement climatique, et notamment la montée des eaux, qui commence à ronger son littoral. Mohamed Muizzu, arrivé au pouvoir fin 2023, a promis de lutter contre ce phénomène notamment via le remblayage qui consiste à aller chercher du sable au fond de la mer pour élever les terres et créer de nouvelles îles ou des infrastructures touristiques.
Cette technique est pointée du doigt par les défenseurs de l'environnement pour ses conséquences notamment sur l'écosystème marin.
50 % de moins en un peu plus de 50 ans. La moitié des populations de requins (et de raies) ont disparu des océans depuis 1970, selon une étude publiée en 2024 dans la revue Science. [1]
En 2020, environ un tiers des espèces de squale, notamment victimes de surpêche pour leurs ailerons, étaient menacées d'extinction, contre seulement 3,5 % en 1970, selon l'étude. Cet écroulement des populations a un impact important sur le fonctionnement et l'équilibre des écosystèmes marins, soulignent les chercheurs. "Les requins sont des prédateurs. Si leur population décline, cela perturbe l'ensemble de la chaîne alimentaire", explique Nathan Pacoureau, coauteur de l'étude et postdoctorant à l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM), à Brest (ouest de la France). Certains requins participent aussi au transport des nutriments entre les écosystèmes.