
En Nouvelle-Calédonie, près de 63 % des clients de l’OPT ne passent aucun appel depuis leur ligne fixe, soit environ 49 000 personnes. Autant de personnes qui paient néanmoins chaque mois ce service qu’ils n’utilisent pas ou plus, évolution des usages oblige. C’est pourquoi le gouvernement a demandé de mettre fin à cette aberration, par la voix de son membre Christopher Gygès, qui a adressé un courrier [1]en ce sens [1]à l’Office le 24 juin [1]. Le document n’est pas resté lettre morte, puisqu’une conférence de presse était organisée ce vendredi 29 août, pour dévoiler les premières évolutions à venir sur les offres d’accès à Internet, qui seront synonymes d’économies pour les Calédoniens.
Des évolutions donc, avec de nouveaux forfaits à partir du 1er décembre, mais pas encore la suppression pure et simple de la facture de la téléphonie fixe comme initialement réclamée. En clair, un accès Internet sans ligne fixe à un tarif "plus abordable" sera proposé. Du côté du porte-monnaie, les abonnés pourront bénéficier d’une offre fibre à très haut débit (à 1 Gb/s) facturée 2 300 francs par mois au lieu de 2 650 francs pour les clients ayant actuellement une formule avec une capacité de 100 Mb/s par exemple. Au total, cette décision représente 440 millions de francs de recettes annuelles en moins pour l’OPT.

Une somme qui doit "redonner du pouvoir d’achat aux Calédoniens", se félicite Christopher Gygès. "J’avais souhaité que les gens qui n’utilisent pas de ligne fixe ne la payent plus, donc on a travaillé avec les équipes de l’OPT, avec leurs contraintes à la fois techniques et financières, et c’est une première étape importante, estime le membre du gouvernement en charge du numérique, qui attend donc davantage de la part de l’OPT. Ce n’est pas encore suffisant et on continuera à travailler, notamment l’année prochaine, pour que les Calédoniens qui n’ont pas de ligne fixe ne payent définitivement plus de frais liés à ça."
L’OPT a d’ailleurs confirmé, ce vendredi matin, plancher sur cette question, avec l’ambition de proposer de nouvelles offres forfaitaires en ce sens courant 2026. L’Office a assuré ne pas pouvoir supporter les coûts liés à une suppression directe et immédiate de la facture de la ligne fixe, soit un manque à gagner de près d’un milliard de francs à l’année, alors que deux réseaux d’accès à Internet (cuivre et fibre optique) doivent encore être maintenus, et donc entretenus, au moins d’ici l’an prochain.
"Le but n’est pas non plus de mettre en danger l’OPT, dont le système d’information doit évoluer. Cela doit avancer plus vite et on s’en donne désormais tous les moyens pour le faire. On a perdu beaucoup de temps par le passé, mais aujourd’hui, en deux mois, on voit qu’on arrive déjà à trouver des solutions", relativise le membre du gouvernement qui a fixé l’objectif de "mi-2026", pour que l’office ait finalisé "des solutions définitives" sur le sujet.

On va essayer de simplifier la vie des clients, parce que potentiellement, 49 000 personnes seraient intéressées, ce qui représente une masse importante. On va faire en sorte que nos équipes ne croulent pas sous le travail, tout comme nos partenaires, les fournisseurs d’accès Internet, qui sont aujourd’hui les principaux acteurs qui revendent l’offre Optimo. Tout n’est pas encore ficelé, mais dans les semaines à venir, on travaillera avec les fournisseurs d’accès Internet pour les modalités de parcours client.
C’est historique. La raison pour laquelle cette facture n’a pas encore été supprimée, c’est le maintien de l’état de deux réseaux distincts, dont le réseau cuivre. En résumé, dès 2015, l’OPT s’est lancée dans la fibre optique sur l’ensemble du territoire, ce qui représente un investissement de 12 milliards de francs. Pour l’instant, tous nos clients n’ont pas encore basculé sur la fibre. On doit donc encore conserver le réseau cuivre et les coûts représentent près de 500 millions de francs par an pour le maintenir en état d’exploitation. Donc on est d’abord contraint d’atteindre un niveau critique d’arrêt et de démantèlement du cuivre pour pouvoir faire en sorte de récupérer ces coûts d’exploitation et de pouvoir en faire profiter les clients sur la future ligne fibre. C’est la principale raison pour laquelle aujourd’hui on ne fait pas tout de suite un arrêt complet de l’option téléphonie fixe.
On s’est fixé un arrêt d’exploitation commerciale du réseau cuivre à fin 2025. Donc au 31 décembre, normalement, vous ne pourrez plus avoir commercialement de l’Internet ou de la téléphonie sur le réseau cuivre. Par ailleurs, en 2027, on espère un démantèlement complet du réseau cuivre le temps que les derniers clients basculent de réseau. On aurait donc plus qu’un réseau fibre à maintenir et à exploiter sur la téléphonie.
Notre objectif, c’est que dès l’an prochain, les consommateurs puissent bénéficier, sur toutes les offres Internet, de l’option téléphonie fixe ou non. Ils ne la prennent que s’ils la souhaitent.
Quand on arrivera à l’offre définitive, on sera à entre 1 000 et 3 000 francs de moins sur la facture télécoms pour les clients l’an prochain. Aujourd’hui, l’effort qu’on fait permet une économie entre 300 et 1 800 francs par mois selon les offres souscrites.
Il y aura toujours une part OPT, puisque c’est nous qui devons maintenir l’infrastructure. Mais notre souhait est que le consommateur n’ait plus qu’une seule facture. On espère pouvoir le mettre en place l’an prochain.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/l-opt-va-t-il-arreter-de-facturer-la-ligne-de-telephone-fixe-aux-caledoniens-qui-ne-l-utilisent-pas
[2] https://www.lnc.nc/user/password
[3] https://www.lnc.nc/user/register
[4] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements