
Au 2e trimestre, la valeur des importations atteint 52,8 milliards de francs et celle des exportations 34,1 milliards, note l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) dans sa note sur le commerce extérieur du 4 septembre. Globalement, les échanges commerciaux restent "atones". Les importations se maintiennent à un niveau "historiquement bas" pour la dernière décennie. Une "légère amélioration" est observée du côté des exportations, portée par la reprise des ventes de NHC (nickel hydroxyde cake), consécutive à la relance progressive de l’activité industrielle amorcée fin 2024.

Exportations et importations : un niveau d'échanges "historiquement bas" au 1er trimestre [1]
Les exportations de produits du nickel sont en recul de 8,3 % par rapport au 2e trimestre 2024 "déjà en retrait". Les ventes de ferronickel sont toujours réduites (-39 %). Si les sites de la côte Est redémarrent progressivement, ceux de Poum et de Thio demeurent à l’arrêt, limitant la production de la SLN, indique l’Institut.
La situation est aggravée par un contexte mondial peu porteur : le cours du nickel au London
Metal Exchange (LME) demeure faible, et le dollar américain a subi une chute brutale. Or, les ventes de nickel étant généralement libellées en dollars US, la dépréciation de la devise affecte mécaniquement les revenus des producteurs calédoniens en devise locale, explique la structure. Conséquence : les ventes de ferronickel sont doublement pénalisées, avec une baisse des volumes (-14 %) et une chute en valeur (-39 %).

À l’inverse, les ventes de NHC repartent, confirmant la reprise d’activité de Prony Resources. Le 2e trimestre marque "une nette amélioration" par rapport à l’année dernière (+ 34 % en volume mais seulement + 15 % en valeur). Enfin, les ventes de minerai de nickel augmentent en valeur de 25 % en glissement annuel.
La situation des autres produits à l’export est contrastée. La vente de crevettes représente la quasi-totalité des exportations de produits de la mer, avec une augmentation de 33 % en un an, indique l’Isee, soit le meilleur niveau depuis 2019. Parallèlement, les exportations de thon dégringolent et atteignent, là aussi, un niveau "historiquement bas". Le thon frais, particulièrement dépendant du fret aérien, subit les effets de la fermeture de la ligne vers le Japon et d’une forte concurrence régionale.
Les produits de la terre enregistrent également une "progression notable", principalement grâce aux copeaux de bois de santal.

Les importations se maintiennent à niveau très bas. Leur montant reste inférieur de 7 % à celui des achats un an plus tôt à la même période, où la situation était déjà fortement dégradée. La tendance observée au 1er trimestre se prolonge donc, avec une diminution marquée des achats de machines et matériel de transport, ce qui "reflète le ralentissement de l’activité industrielle et du secteur de la construction", ainsi que de véhicules particuliers.
Les produits manufacturés, c’est-à-dire ceux à base de métaux, les textiles, les cartons sont notamment en fort repli. Et les achats de charbon se sont effondrés. Seuls ceux des produits pétroliers sont en hausse, particulièrement les importations d’essence domestique (+ 51 % en volume).
Du côté de l’alimentaire aussi, les importations reculent de 7 % en glissement annuel, surtout pour les produits à base de céréales, de lait et les légumes. L’accroissement de l’importation d’alcool et de tabac se poursuit, ainsi que celle des boissons non alcoolisées, afin de compenser la réduction de la production locale.