
L’ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu, vient d’être nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, ce mardi 9 septembre. Les premières réactions des élus calédoniens n’ont pas tardé.
Alors que l’instabilité politique française faisait craindre aux défenseurs de l’accord de Bougival une remise en cause de ce texte signé le 12 juillet, la nomination de ce connaisseur du dossier calédonien, passé par les Outre-mer entre 2020 et 2022, est accueillie avec enthousiasme par les non-indépendantistes. Le député Nicolas Metzdorf s’est réjoui d’un "excellent choix pour toute la France", et particulier pour la Nouvelle-Calédonie, qui "sera placée en haut de la pile de dossiers".
Même satisfaction pour Sonia Backès. La présidente de la province Sud voit cette nomination comme "une chance pour la Nouvelle-Calédonie". "Il n’ignore rien, il a participé à tout. Personne ne pourra le baratiner", a-t-elle affirmé. "Il connaît bien notre dossier, et il n’est pas de ceux qui sont faibles face aux ennemis de la démocratie et face aux influences étrangères", a également salué Philippe Blaise, premier vice-président de la province Sud. "Nous avons besoin d'un Premier ministre qui ne découvre pas nos enjeux, mais qui les connaît déjà", a réagi, pour sa part, l'élue Générations Nin Julié.
L’engouement sera certainement moins évident du côté des indépendantistes, qui gardent un mauvais souvenir du passage de Sébastien Lecornu rue Oudinot. Chargé d’organiser la troisième consultation d’autodétermination, il avait maintenu la date de décembre 2021, malgré l’opposition des indépendantistes, qui demandaient son report pour respecter la période de deuil liée aux morts du Covid. Pour ces derniers, le mandat de Lecornu aux Outre-mer a également été le point de départ de l’abandon de la neutralité de l’État, jugé acquis à la cause loyaliste.
Les responsables indépendantistes se sont jusqu’à maintenant peu exprimés sur la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. Seul le Mouvement nationaliste, indépendantiste et souverainiste (MNIS) a pris la parole pour évoquer un choix "de la confrontation avec le Parlement" d’Emmanuel Macron, avant d’aborder le sujet de l’accord de Bougival : "Les néocolonialistes ne devraient pas se réjouir trop vite : c’est le Parlement qui vote la loi organique et le projet de loi constitutionnel. Macron vient d’enterrer Bougival encore plus profond."