
Les transports, introduit Caroline Nicolleau, représentante de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, constituent le deuxième secteur émetteur de gaz à effet de serre en Nouvelle-Calédonie, à hauteur de 30 %, derrière la métallurgie et devant le secteur du bâtiment. Il s’agit également d’une question de santé publique, indique Caroline Nicolleau. "La pollution de l’air et ses impacts entraînent, en France, le décès prématuré de quasiment 48 000 personnes par an." Le sujet de la mobilité représente donc à la fois un enjeu sanitaire, environnemental et social.
Plusieurs leviers existent afin de moins émettre de gaz à effet de serre. Dans un premier temps, réduire ses déplacements : télétravailler, faire des visioconférences… Ensuite, privilégier un autre mode de locomotion, la marche, le vélo, les transports en commun. Et, s’il n’y a pas d’alternative, favoriser le covoiturage. Les autres moyens sont d’ordre technologiques et visent "à diminuer la consommation énergétique des véhicules et l’usage des carburants fossiles", complète Caroline Nicolleau.
La Semaine européenne de la mobilité, du 16 au 22 septembre, déclinée localement par l’Ademe et l’ACE (Agence calédonienne de l’énergie), vise notamment à promouvoir ces différentes solutions afin de faire évoluer les comportements, sur un territoire où les habitudes sont contrastées. "En Nouvelle-Calédonie, 27 % des foyers ne possèdent pas de voiture, dans le Grand Nouméa, c’est une personne sur deux, rappelle la représentante de l’Ademe. En même temps, plus de 42 % des ménages ont au moins 2 voitures, ce qui est supérieur à la moyenne nationale (34 %)." D’où l’intérêt de valoriser d’autres façons de se déplacer plus durables "et de promouvoir tous les types d’alternatives aux véhicules individuels", insiste Alexandre Bareilles, chargé de mission énergie et mobilité à l’Ademe.
Parmi les événements mis en place, un défi réalisable via l’application www.capverszero.nc [1], dédiée aux challenges écomobilité, dont l’objectif est d’émettre le moins de gaz à effet de serre possible pendant la semaine. Le challenge est ouvert à tous, entreprises, collectivités, familles, amis, collègues, il suffit de créer une équipe. Un premier défi du même genre lancé en mars avait réuni 254 participants et permis d’éviter le rejet de centaines de kilos de CO2 sur 10 800 kilomètres parcourus en mode actif.
Si ce genre d’animations peut paraître anecdotique au vu des enjeux, elles ont visiblement un impact. "Les études montrent que lorsque les gens essayent le vélo, la marche ou le bus lors de ce genre de manifestation, le comportement peut se perpétuer dans le temps, même une fois par semaine, cela diminue les émissions. Beaucoup de Nouméens habitent par exemple à moins de cinq kilomètres de leur travail. C’est l’occasion de réaliser ce trajet autrement", développe Laurence Haddou, référente écomobilité à l’ACE. Car cela crée une dynamique. Si elle s’essouffle pour beaucoup, "d’autres passent le cap", ajoute Alexandre Bareilles. En raison de la crise économique, ces alternatives sont devenues incontournables, estime Jean-Christophe Rigual, directeur adjoint de l’ACE. "La marche et le vélo sont devenus un accessoire indispensable pour pouvoir continuer à travailler tous les jours."
Si le manque de pistes cyclables et d’un réseau de transport en commun adapté freine considérablement le changement d’habitudes, des incitations peuvent être prises par l’employeur, indique Jean-Christophe Rigual. "Chaque structure publique ou privée peut introduire dans ses règlements intérieurs des outils, comme autoriser le télétravail, mettre en place une douche, la possibilité de garer son vélo sur un parking sécurisé, etc., des choses qui ne coûtent pas cher et peuvent décider des salariés à passer à l’acte." L’ACE accompagne justement les entreprises et les collectivités dans ce genre de démarches par un soutien technique et financier pour des ateliers de sensibilisation dans les sociétés mais aussi à l’école, dans l’idée de développer la mobilité scolaire, l’installation de stationnement pour les vélos et de station de maintenance, d’agencement d’une douche, mais aussi pour constituer une flotte de vélos. En clair, glisse Caroline Nicolleau, "on sait ce qu’il faut faire, il existe des dispositifs de soutien, il n’y a plus qu’à".
Links
[1] https://capverszero.nc/
[2] https://www.cci.nc/la-matinale-mobilites-durables-quels-leviers-pour-les-territoires-et-les-organisations--9bb3cd64-7be8-11f0-9133-0050569c5792
[3] https://www.lnc.nc/user/password
[4] https://www.lnc.nc/user/register
[5] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements