
Dans la cour du lycée du Mont-Dore trône une drôle de petite structure mobile. La cabane à livres, avec ses quatre hamacs et ses coffres remplis d’ouvrages, invite à se poser et à laisser son esprit vagabonder sur les mots et les pages des livres mis à disposition. Si la cabane à livres est ici en ce vendredi 19 septembre, c’est parce que le Festival scolaire de littérature calédonienne s'y déroule cette semaine.
Monté l’année dernière par la Maison du livre de Nouvelle-Calédonie, le Festival scolaire de littérature calédonienne a plusieurs objectifs. "Déjà, soutenir la filière livre en achetant des ouvrages et en les offrant aux élèves", commence Liliane Tauru, présidente de la Maison du Livre de Nouvelle-Calédonie. L’autre objectif est de lutter contre l’illettrisme en intégrant la littérature dans les classes et en "rendant le livre vivant via des rencontres avec les auteurs et les autrices dans les classes, les élèves, et des animations avec les bibliothécaires, les conteurs et les conteuses…" Enfin, il s’agit bien sûr de faire connaître la littérature calédonienne. Pour cette deuxième édition, 30 œuvres ont été sélectionnées. "Les professeurs sont ensuite libres de choisir les ouvrages sur lesquels ils veulent travailler", précise Liliane Tauru.
Le festival a commencé au collège de Kaméré lundi 8 septembre. Les équipes passent une semaine dans chaque établissement. Les élèves ont donc le temps de s’acclimater à cette cabane à livres et de faire connaissance avec les bibliothécaires qui animent le lieu. Ainsi, en ce vendredi 19 septembre, les lycéens du Mont-Dore semblent tout à fait à l’aise auprès d’Yvette, la bibliothécaire du Mont-Dore, et de Maguy, celle de Bernheim. "La cabane a un côté très rassembleur, constate Yvette. Même des jeunes qui ne fréquentent pas le CDI, qui ne sont pas des lecteurs, sont venus s’installer sur la natte ou dans les hamacs. Et ils ont lu des poèmes à voix haute."
Comme Kim et Henoa, élèves de première, qui ont reçu Les poètes marchent pieds nus, ouvrage d’Imasango et Stéphane Foucaud. "Moi, je lis plutôt des romantasy, des livres romantiques et de fantasy, explique Kim. Je ne savais pas qu’il y avait autant de littérature calédonienne." Eva et Doui, élèves de seconde, sont également amateurs de fantasy, mais ils ont apprécié découvrir L’ABC des endémiques de Nouvelle-Calédonie, d’Alejandra Rinck Ramirez, eux qui doivent rédiger un abécédaire pour leur filière.
"Les gens ont envie de lire, sourit Liliane Tauru. Ces rencontres lors du festival nous permettent d’avoir des retours des lecteurs : comment ils perçoivent les livres proposés, ce qu’ils aimeraient lire..." La présidente de la Maison du Livre constate que les Calédoniens et Calédoniennes "sont toujours friands de biographies, de livres sur l’histoire de la Nouvelle-Calédonie et de livres de contes. De plus, il y a une nouvelle vague d’auteurs qui prennent leurs marques dans les librairies."

En ce dernier jour de présence du Festival scolaire de littérature calédonienne au lycée du Mont-Dore, Sylvain Lorgnier, conteur, est intervenu sur la pause méridienne pour déclamer des textes. Les élèves étaient particulièrement réceptifs et ravis de cette prestation.
Lundi, le festival s’installera cette fois au groupe scolaire Trouillot-Hibiscus à Rivière-Salée puis, la semaine suivante, dans les écoles Paul-Duboisé et Colibris à Katiramona, Dumbéa. Un mois de lectures dans les écoles, 70 rencontres avec des auteurs et autrices, 1 500 livres offerts, le tout soutenu par de nombreuses institutions. La manifestation devrait revenir en 2026 : "Tous les partenaires veulent renouveler l’expérience", se réjouit Liliane Tauru.