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"Notre jeunesse calédonienne, c’est aussi de l’excellence à la fois sportive et académique"
Anthony Tejero | Crée le 20.09.2025 à 17h17 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h26

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Felise Vaha’i Sosaia, Phoebe Rocher, Loan Ville, John-William Dabin et Vadim Strougar, aux côtés d’Éric Michalak, ont participé à l’inauguration du Pesu, ce samedi 20 septembre, sur le campus de Nouville. Photo Anthony Tejero
Athlétisme, natation, kitesurf… Ces jeunes Calédoniens affrontent les plus grands champions de leur discipline sans pour autant abandonner les bancs de la faculté. Des parcours très exigeants, qui allient rigueur et exemplarité tant dans l’entraînement que dans les études supérieures. Pour les encourager à atteindre des sommets, un Pôle excellences sport universitaire (Pesu) vient d’être lancé dans le pays. Rencontre avec cette première promotion et leurs encadrants.

Tenter une carrière sportive de haut niveau ou poursuivre ses études supérieures, pourquoi choisir ? Ces jeunes Calédoniens (ne) s ont décidé de relever les deux challenges. Loan Ville, Felise Vaha’i Sosaia, Félicien Siapo, Vadim Strougar, Phoebe Rocher, John-William Dabin, Noa Ancian… Ces noms et ces visages bien connus forment la première promotion du Pôle excellences sport universitaire (Pesu), lancé cette année dans le pays.

Un nouveau programme qui permet aux athlètes les plus prometteurs du Caillou (inscrits sur les listes nationales de leur discipline) de poursuivre leur rêve d’or tout en continuant un cursus scolaire post-bac qui leur assurera un avenir professionnel, quoi qu’il advienne. Ce dispositif offre surtout à ces jeunes un aménagement de leur emploi du temps et un suivi personnalisé pour se dégager suffisamment de créneaux dédiés aux entraînements et aux compétitions tout en conciliant les exigences de travail qu’impliquent des études supérieures.

"Pendant qu’ils s’entraînent, les autres sont à la plage"

"On reconnaît enfin leur statut d’étudiant-athlète de haut niveau. C’est-à-dire qu’on applique une circulaire ministérielle qui leur permet de bénéficier de nombreux aménagements : un enseignant tuteur pour suivre leurs études, des étudiants qui prennent pour eux les cours quand ils ne sont pas là, des professeurs qui adaptent les examens à leurs contraintes, etc. liste Éric Michalak, directeur du Pesu, qui ne cache ni son respect, ni son admiration pour ces sportifs. Il faut se rendre compte de leur performance. Pendant qu’ils vont s’entraîner, les autres vont à la plage. Ce sont des gens avec un profil exigeant. Par exemple, Phoebe Rocher est inscrite à l’IUT mais elle est aussi championne du monde et c’est la plus jeune Française professionnelle de kitesurf. En même temps, elle a eu son bac à 17 ans, avec mention très bien. Elle se donne donc les moyens de ses ambitions."


Félicien Siapo, absent en raison de ses obligations sportives, a été représenté par le footballeur Germain Haewegene, lors de la remise de prix, ici aux côtés de Christophe Dabin. Photo Anthony Tejero

À travers ce pôle, l’équipe de l’université espère ainsi changer la vision, trop souvent négative, qui peut être véhiculée autour de la jeunesse du pays, tant à l’échelle régionale, qu’internationale. "Il est très important de rendre plus visibles nos Calédoniens, martèle Éric Michalak. L’an dernier, lors des émeutes, on ne voyait plus que ceux qui balançaient des cailloux, on peut en parler bien sûr, mais cela existe partout ailleurs. Sauf que notre jeunesse calédonienne, c’est aussi de l’excellence, à la fois sportive et académique et à travers leurs parcours, on souhaite en faire des figures inspirantes pour le pays."

Les territoires utramarins, un "levier de médailles françaises"

D’autant plus que les territoires ultramarins apportent leurs lots de champions aux équipes de France des différentes disciplines, dans des proportions parfois impressionnantes. "La population d’Outre-mer représente à peine 4 % de la population française, sauf qu’aux JO de Tokyo, en 2020, ces athlètes ont apporté 17 des 33 médailles tricolores, soit un ratio de 47 %, rappelle le directeur du Fesu, pour qui ces zones doivent aussi inspirer l’Hexagone tant elles sont devenues à la fois "un levier de médailles françaises" et "un levier d’influence y compris auprès des pays voisins".

Et ce n’est pas le président du CTOS (Comité territorial olympique et sportif), partenaire de ce pôle d’excellences, qui le contredira : "Le Pesu renforcera le rayonnement de la Nouvelle-Calédonie dans la zone indo-Pacifique notamment en permettant aux jeunes d’accéder à des filières de haut niveau dans des disciplines stratégiques pour les jeux du Pacifiques, estime Christophe Dabin, qui espère que le programme intégrera à l’avenir des joueurs de sports collectifs comme le rugby à 7 ou encore le cricket. Ce programme contribuera également à la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Brisbane 2032, dans lesquels la Nouvelle-Calédonie peut avoir un rôle de base arrière et de centre d’entraînement de référence. Nous sommes convaincus que ce dispositif inspirera et accompagnera la prochaine génération de champions calédoniens et océaniens."

"Je tiens à poursuivre mes études parce qu’il n’y a pas tant d’argent que ça dans le sport"


Loan Ville, championne d’athlétisme, 21 ans, de Koumac.

"Je suis étudiante à l’école de gestion et commerce (EGC), en parcours aménagé depuis deux ans, et j’ai intégré, depuis, la création le Pesu, qui permet d’avoir d’autres aménagements et opportunités en tant que sportif étudiant [1]. Une fois, un professeur m’a dit : c’est le sport ou l’école. Je lui ai répondu, droit dans les yeux : non, ce sera les deux et c’est carrément possible.

Concrètement, le Pesu va être un plus à l’avenir pour mon intégration en master en management des entreprises. C’est encore en projet, rien n’est fait, mais ça me permettrait d’avoir des aménagements comme ce que j’ai actuellement à l’école de gestion, pour m’entraîner et avoir plus de disponibilité parce qu’il faut tout faire rentrer dans un planning et c’est compliqué.

Je tiens à poursuivre mes études parce qu’il ne faut pas se mentir, il n’y a pas tant d’argent que ça dans le sport. C’est réservé à la classe des n° 1 et à mon niveau, je ne pense pas que je pourrai acheter ma maison ou me nourrir tous les jours juste avec le sport. Il faut quand même assurer une sécurité par la voie des études. Et il faut aussi penser à l’issue d’une carrière sportive parce que mon corps ne sera pas au top toute ma vie et il faudra donc commencer à passer sur d’autres projets."

"Sans ce pôle d’excellences, je n’en serais pas là aujourd’hui"


John-William Dabin, 21 ans, du Mont-Dore, champion de natation.

"Je suis parti en France à l’âge de 17 ans, quand j’étais encore en terminale, où j’ai intégré un Pôle France. La même année, je suis rentré en équipe de France Junior, donc c’était une très bonne année. Ensuite, je me suis blessé au dos et je suis quand même resté là-bas malgré ma blessure, mais ça ne s’est pas très bien passé.

Je n’ai pas été accompagné comme il se doit dans un Pôle France. Et ce n’était plus possible de m’entraîner complètement. Je suis donc revenu en Nouvelle-Calédonie en avril 2024. C’était une décision très difficile à prendre. Dans un premier temps, je n’ai pas nagé du tout, j’ai eu des soins, j’ai été à la clinique, j’ai eu beaucoup de rééducation, etc. Cela a duré encore 10 mois. C’était très dur et je pensais avoir tiré un trait sur le sport de haut niveau.

Sauf que je fais du sport depuis tout petit, donc je n’avais qu’une envie, c’était de reprendre, mais plus pour passer le temps et j’ai vu que mes performances s’améliorer de nouveau. C’était donc très encourageant.

"Je suis beaucoup plus heureux et épanoui"

Or au même moment, depuis janvier, je me suis inscrit en deuxième année de licence de SVT, un cursus que j’avais commencé en France. Et c’est là que j’ai pu intégrer le Pesu. Cela nous aide vraiment. Si on a un entraînement, des soins à faire à la clinique, des compétitions, des déplacements, je pars très souvent en compétition, on a une dispense d’assiduité.

Cette année, je me sens vraiment beaucoup mieux parce que j’ai retrouvé mon niveau, j’ai vu que j’étais capable de performer de nouveau. Je suis beaucoup plus heureux et épanoui. J’avais besoin de ça. Il fallait passer par ces étapes difficiles et je les ai surmontées.

Le Pesu  m’a permis de suivre ce double projet. Sans ce pôle d’excellences, je n’en serais pas là aujourd’hui. En parallèle de la natation, mon but c’est de continuer sur la licence et puis après aller jusqu’au Master car on ne peut pas vraiment vivre du sport ou alors que temporairement. En France, il n’y a que des champions comme Léon Marchand qui le peuvent vraiment en natation."

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