
Il n’en reste que quelques centaines d’individus, mais certains ne semblent pas avoir pris la mesure de l’importance de sauvegarder cette espèce. Une femelle dugong a été retrouvée morte le 14 septembre dernier dans une mangrove de Dumbéa, indique l’Agence néo-calédonienne de la biodiversité (ANCB) dans un communiqué.
L’animal a été découvert par des bénévoles du "réseau d’échouage" mis en place par la province Sud dans le cadre de sa politique de préservation des espèces menacées. Selon l’agence, "une autopsie a été réalisée. Les premières constatations indiquent que l’animal serait décédé des suites d’une perforation au thorax causée par un harpon."
Cet acte de braconnage, constitue "une atteinte majeure à la biodiversité calédonienne", rappelle l’ANCB, mais c’est également un délit. Le dugong est en effet une espèce protégée par les codes de l’environnement des trois provinces et sa capture est strictement interdite et ne donne lieu à aucune dérogation.
Il faut rappeler que le nombre de dugongs décline et que sa situation est extrêmement préoccupante. "La population de dugongs de Nouvelle-Calédonie représente l’une des dernières au monde. Elle est très fragile et en déclin depuis vingt ans. Estimée à 2 000 individus en 2001, les dernières données suggèrent qu’il n’en resterait que quelques centaines aujourd’hui", alerte l’ANCB.
Le dugong est classé en danger d’extinction sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature et c’est l’espèce de mammifère marin la plus menacée en Calédonie. "Chaque perte compromet directement la survie de l’espèce à long terme", insiste le communiqué. Il faut à peu près dix ans à ce mammifère pour atteindre sa maturité sexuelle. La femelle met bas un seul petit à la fois après un an de gestation et ne se reproduit que tous les trois à sept ans.
Une plainte a été déposée, indique l’Agence, et une enquête est ouverte pour identifier les responsables de cet acte de braconnage.
Porter atteinte à un dugong est passible d’une peine d’un an d’emprisonnement, d’une amende pouvant atteindre 1,8 million ainsi que de la saisie du bateau, de la voiture et du matériel utilisé pour commettre l’infraction.
Si vous êtes témoin d’un acte de braconnage, appelez le 17.
Si vous observez un dugong mort ou en détresse, appelez le 16.