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Judickaël Selefen : "Les petites structures sont plus à même de traverser les crises"
Anne-Claire Pophillat | Crée le 28.09.2025 à 06h00 | Mis à jour le 14.10.2025 à 10h16

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Judickaël Selefen, directeur du GIE Tourisme province Nord, fait le point sur la situation touristique dans le Nord. Photo A.-C.P.
Pour la deuxième fois cette année, après un premier salon en mars, Échappées Nord était de retour samedi 27 septembre à la Maison des artisans. Alors que les touristes ont déserté la destination pendant des mois, mettant les prestataires en grande difficulté, un léger frémissement se fait sentir. La crise a cependant montré que "les petites structures survivent mieux", indique Judickaël Selefen, directeur du GIE Tourisme province Nord. Entretien.

Pourquoi organiser une nouvelle édition du salon Échappées Nord (la 8e depuis la création de l’événement en 2020) après celle du mois de mars ?

Le premier objectif est de contribuer à augmenter la fréquentation touristique de la destination. C’est pour ça qu’on vient ici deux fois par an depuis 2020. Là, dans un contexte de crise, on revient pour faire redémarrer cette fréquentation, pour rassurer les gens et pouvoir échanger avec eux. 

L’autre point est de permettre aux prestataires de se rendre compte de la situation économique du marché, que les gens ont perdu du pouvoir d’achat. On fait des offres, des promotions. Le marché évolue et change. 

Les émeutes ont marqué un coup d’arrêt du tourisme. Est-ce que vous constatez, malgré tout, une reprise cette année ?

C’est la question qu’on s’est tout de suite posée à la sortie des émeutes. Est-ce que le lien est rompu ? Le lien a été bousculé, mais pas rompu. Les gens sont là. Quand on a proposé de descendre, les gens nous ont dit : "Oui, nous, on veut descendre". La volonté de maintenir les activités est présente. Maintenant, on leur dit : "Il y a quelque chose qui s’est passé, il y a une distance qui s’est créée entre nous et la clientèle, il faut essayer de rapprocher les gens". De toute manière, au-delà du rapport économique, lorsqu’on vient consommer une prestation touristique, il y a le lien social. Est-ce que les gens veulent encore se rencontrer ? Pour ce qui concerne nos prestataires, la réponse est oui. On veut encore rencontrer les gens. Si ça s’est présent, il faut vérifier qu’en face, c’est le cas. On s’est aperçu, lors de l’édition d’Échappées Nord en mars, que les gens avaient envie de revenir. Là, on s’aperçoit que si ça reste un enjeu, il a été couvert par tout ce qu’on a fait en matière de communication, de promotion et d’échanges. Il y a une nouvelle donnée, c’est la baisse du revenu de la population. C’est un élément qu’il faut prendre en compte.

On s'aperçoit que les gens sont davantage portés sur les petites structures. L'accueil chez l'habitant, les petits gîtes, les campings, un produit qui revient à la mode et qui approprié aux familles. C'est ça aussi la nouveauté.

Est-ce que des structures ont fermé depuis les émeutes ?

La crise nous a permis d’avoir un enseignement, c’est que les petites structures, la façon dont elles sont construites, ont peu de prêts, donc peu d’échéances bancaires. En revanche, l’enjeu c’est plutôt la patente à payer. C’est un enseignement en termes d’offres touristiques, de typologie de structure plus à même de traverser les crises. À défaut de faire des grands hôtels, des grands complexes, finalement, ça correspond aux gens. Les petites structures survivent mieux à la crise. On s’aperçoit que les prestations touristiques, c’est un complément de revenu. Ce n’est pas à 100 % de l’activité des gens. Quand ça a fermé, les gens ont mis ça de côté, en sommeil, et quand ça reviendra, on repartira. C’est ça la vision qu’il faut avoir. C’est parce que ça fait partie d’une pluriactivité, que les gens ont pu traverser la crise. C’est aussi, nous, en termes de développement touristique, il faut essayer d’accompagner les petites structures. C’est plus pertinent, plus efficace, ça coûte moins cher et ça résiste aux crises.

Qu’en est-il des hôtels ?

Pour eux, c’est plus compliqué, il y a des charges salariales, des emprunts pour de la rénovation… C’est ça qu’il faut couvrir maintenant. Et la fréquentation qu’on a aujourd’hui ne le permet pas. En gros, on est sur un taux de remplissage, en moyenne, entre 15 et 20 %, quand on aurait eu 30 % en période de basse saison. On est plus bas qu’une basse saison. Et en haute saison, là où on serait à 60 % – 70 %, on est à 35 % ou 40 %. Donc, il y a quand même un gros impact sur la fréquentation de tout ce qu’on a vécu ces derniers temps, avec un facteur aggravant qui est la perte de revenus de la population. Et avant, l’apport de touristes étrangers venait faire office de tampon. Or, il y en a moins.


Parmi la quarantaine de stands, samedi 27 septembre, à la Maison des artisans, plusieurs étaient dédiés à l'artisanat. Photo A.-C.P.

Est-ce que les gens fréquentent davantage les hôtels ou les petites structures ?

On s’aperçoit que les gens sont davantage portés sur les petites structures, pour lesquelles il y a un intérêt. L’accueil chez l’habitant, les petits gîtes au village, les campings, un produit qui revient à la mode et qui est approprié aux familles. C’est ça aussi la nouveauté.

L’activité du GIE a-t-elle évolué depuis la crise ?

Nous, on a une structure de promotion, de communication. Mais, avec le contexte, on a un peu glissé sur de l’accompagnement et l’appui des prestataires sur la partie communication. On est davantage sollicités. Et puis, les gens ont besoin d’échanger, de vider leur sac. Quand on fait des tournées, parfois, on fait trois heures de discussion et finalement, on parle 30 minutes de tourisme et le reste concerne la vie de tous les jours.

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