
Le FLNKS voulait attendre la décision du Parquet avant de communiquer, mais l’information a, dans la nuit, été divulguée par nos confrères du réseau Outre-mer La 1ère : les juges d’instruction ont décidé d’alléger le contrôle judiciaire du leader indépendantiste Christian Tein et d’au moins trois autres militants de la CCAT (Dimitri Qenegei, Guillaume Vama, Erwan Waetheane), tous incarcérés dans l’Hexagone et libérés le 12 juin [1]après un an de détention.
Soupçonné d’être l’un des principaux instigateurs des émeutes du 13-Mai, qui ont causé 14 morts et plus de 200 milliards de francs de dégâts, le président du FLNKS (élu en août 2024), qui nie son implication et se revendique comme un "prisonnier politique" avait été placé en détention en Alsace. Depuis sa libération, Christian Tein, comme les autres militants de la CCAT, reste placé sous contrôle judiciaire, avec une interdiction de rentrer en Nouvelle-Calédonie.
Sauf que le 24 septembre, à Paris, les juges d’instruction chargée de cette affaire dépaysée dans l’Hexagone, ont décidé d’assouplir davantage ces dispositions, permettant ainsi au leader du Front de pouvoir revenir sur le Caillou. Une décision qu’il convient de nuancer, puisqu’elle est encore suspendue à la stratégie du Parquet, qui peut en faire appel jusqu’au vendredi 3 octobre. Selon une source proche du dossier, il est d’ailleurs fort probable que ce soit le cas, ce qui ne permettrait donc pas à Christian Tein et aux autres militants de la CCAT de quitter la Métropole dans l’immédiat.
Toujours est-il que, le FLNKS, qui préfère, avant de se prononcer, connaître la position du Parquet, salue "l’avancée" de l’instruction dans cette affaire, précisant que cette décision des juges d’instruction est "motivée".
La nouvelle a, sans grande surprise, fait bondir certains leaders loyalistes, à commencer par Nicolas Metzdorf et Sonia Backès, qui n’hésitent pas à remettre en cause le système judiciaire en osant comparer ce dossier avec celui de la condamnation à de la prison ferme de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy : "On enferme Sarkozy pour "risque de troubles à l’ordre public" mais on ramène Tein en Nouvelle-Calédonie, s’emporte la présidente de la Province Sud. Tout ça est parfaitement logique ! Pas de doute, tout va bien dans le système judiciaire français !"
Une pétition en ligne a même été publiée, dans la foulée, sur la plateforme Change.org. Ce document, qui "s’oppose" au retour de Christian Tein en Nouvelle-Calédonie "dans les conditions actuelles", réunissait ce mardi à 16h30 près de 4000 signatures.