Beaucoup de fierté pour nos joueurs qui ont été récompensés de tous leurs sacrifices, que ce soit à l’entraînement et le samedi en match depuis notre reprise mi-janvier, pour préparer la O’League au mois de mars aux Salomon. Ça commençait à être long pour les joueurs qui sont arrivés un peu à bout mentalement et athlétiquement. Il a fallu aller puiser dans leurs réserves pour franchir cette dernière étape pour ne pas finir sur une saison blanche. Ce qui caractérise notre club de Toka c’est l’humilité. Ce titre de Champion de Calédonie nous voulons aussi le dédier à notre joueur Jeno Jeno qui, on l’espère, nous rejoindra vite.
On avait à cœur de bien finir cette saison pour récompenser les efforts de chacun, que ce soit les joueurs, mais aussi le bureau, les mamans qui nous soutiennent tous les jours à l’entraînement et aux matchs, et les familles. Ça fait beaucoup de sacrifices pour tout le monde, et ce titre, c’est une belle récompense pour eux.
Oui exactement, on savait très bien avant d’entamer ces deux finales de coupe et de championnat que même en étant invaincus, on pouvait partir avec nos deux premières défaites au dernier moment et finir sur une saison blanche. C’est vrai que cette première défaite nous a fait beaucoup de mal mais nous a fait beaucoup de bien aussi, parce qu’elle nous a permis de nous remettre en question. En revisionnant les images, on s’est aperçu qu’on n’avait pas mis tous les ingrédients nécessaires pour gagner une finale de coupe, en termes d’agressivité et de solidarité défensive. On a réussi à corriger ces petites erreurs, dans l’aspect défensif surtout qui ont permis à Magenta d’y croire et de jouer son jeu jusqu’au bout. Ça nous a servi de leçon pour rebondir et corriger tout ça pour gagner contre Gaïtcha.
Déjà c’est une institution du football calédonien. Ils avaient un très gros effectif, dans lequel ils ont réussi à lier expérience et jeunesse, mais amoindri pour cette finale, notamment avec le départ de Rocky Nyikeine, qui sert d’ancien pour guider toute cette jeunesse. Ça n’a pas été une surprise pour nous, parce qu’ils possèdent un très gros vivier et il y a un bon travail de formation qui est fait à l’école de foot de Gaïtcha. On y retrouve beaucoup de jeunes, notamment deux U17 qui ont joué cette finale, que ce soit Yvrick Hmae et Jean Canehmez, qui font partie de la sélection U17 qui va participer à la Coupe du Monde au Qatar dans un mois. Il va falloir compter sur cette équipe de Gaïcha dans les prochaines saisons, parce qu’elle monte en puissance depuis sa remontée.
Ça a changé quelque chose surtout pour les équipes qui étaient concernées par le maintien. Ça a été compliqué pour eux par rapport aux événements de remobiliser leurs jeunes et leurs joueurs, parce que beaucoup ont arrêté après les événements. Nous, on était dans une bonne dynamique. Les joueurs sont restés concernés, surtout avec cette O-League. Mais c’est vrai que pour les clubs en reconstruction, en relance, c’était plus confortable de repartir sur une formule où il n’y avait pas de descente et où ils avaient le temps de jouer la phase de poules sans pression. Tout a été fait pour permettre aux clubs de remobiliser leurs jeunes dans une dynamique positive. Saint-Louis en est la parfaite illustration. Ils ont eu du mal à se relancer, mais ils sont montés crescendo et sont arrivés jusqu’aux demi-finales de la Coupe de Calédonie et du championnat. C’est énorme.
Après, c’est sûr que c’est dommage pour les clubs des PH, qui n’ont pas de montée, parce que c’est jamais évident de commencer une saison quand il n’y a pas une récompense au bout. Parce qu’il ne faut pas oublier que tous nos joueurs sont que des amateurs et qu’ils ne jouent que pour l’amour du maillot de leur tribu ou de leur île. Ça aurait été bien de trouver une formule intermédiaire, de pouvoir faire monter un ou deux clubs de PH tout en permettant aux dix clubs de Super Ligue de se maintenir. Je pense que ça aurait été bien pour tout le monde.
Ça aussi, c’était une promesse qu’on s’était faite après notre demi-finale perdue (1-0) contre Hekari (Papouasie-Nouvelle-Guinée) en demi-finale de la O’League en avril aux Salomon. On avait un sentiment d’inachevé. On s’était rendu compte qu’on aurait pu aller plus loin. Donc, on s’était promis de tout faire pour essayer de revenir dès 2026. C’est pour ça que ce titre de champion nous tenait vraiment à cœur pour valider cette participation et continuer à grandir et essayer de faire mieux.
Bien évidemment, il y a tout le collectif. Et après, il y a surtout Henri Welepane qui a su encore gagner en maturité et progresser cette année pour réintégrer à nouveau la sélection A. Il a fait un gros boulot et a été régulier sur toute la saison, il a fait beaucoup d’efforts et de sacrifices sur l’entraînement invisible. Et ça s’est vu dans ses performances. Il a été convoqué pour aller jouer le match amical à Gibraltar avec la sélection A. On est tous très contents pour lui. Après, il y a eu les confirmations comme Shene Welepane, comme Gérard Waia, comme Morgan Mathelon et Mika Partodikromo qui faisait sa première saison.
À mon arrivée, le club était déjà en train de monter puisqu’il avait été champion en 2020. C’est vrai qu’il y avait déjà de la qualité au niveau de l’effectif et que j’ai pris un groupe qui était déjà sur une très bonne dynamique avec de très bons joueurs. On pense à Joël Wakanumune, qui a arrêté l’année dernière. C’est un club qui était déjà dans une dynamique d’ascension dans le football calédonien et qui avait de grosses ambitions en voulant continuer à grandir, à gagner des titres de champion et surtout aussi la Coupe de Calédonie, qu’on n’a pas réussi à remporter malheureusement.
Oui, on a fait de bons recrutements. Mais, l’objectif c’était d’essayer d’apporter ma petite expérience de Métropole et déjà d’être accepté par la bande de Tiga et d’adopter une philosophie commune basée sur le jeu offensif, le jeu de transition très rapide vers l’avant, en essayant d’aller jouer chez l’adversaire. C’est vrai que le groupe a très vite adhéré et le fait d’avoir des résultats positifs nous a permis de valider ce projet et de continuer sur cette philosophie. On ressent aussi beaucoup d’amour, de respect, de solidarité et de fierté dans ce groupe, entre les jeunes, les anciens, le staff et les joueurs. Ce qui fait qu’on arrive à enchaîner les saisons et à être performant chaque année en essayant d’intégrer de nouveaux joueurs qui sont dans le même état d’esprit. Le recrutement est fait en accord avec les anciens. On décide vraiment ensemble pour voir si tel ou tel joueur sera en harmonie avec la philosophie du club.
Continuer à s’entraîner le maximum, parce que la trêve va être longue. On ne sait pas quand on va reprendre, donc ça va être au moins six mois. Ensuite, voir quels joueurs on pourrait cibler et qui seraient intéressés pour rejoindre notre projet, nous aider à grandir et les aider à grandir eux aussi. Et essayer de gagner encore plus en maturité et en confiance avec l’objectif d’être performant et de faire une équipe compétitive pour aller plus loin encore sur cette O’League.