
"S’inspirer le plus possible de ce qui existe dans d’autres endroits du monde pour améliorer notre système éducatif." C’est par cette phrase que Sonia Backès, présidente de la province Sud, définit la philosophie de la convention signée ce mercredi 1er octobre entre l’institution et l’Agence Erasmus + France, représentée par sa directrice, Nelly Fesseau. "Il n’y a nulle part de système éducatif parfait, mais il y a des bouts de système éducatif qui fonctionnent mieux dans certains endroits. Il y a par exemple des choses à prendre chez les Anglo-Saxons, d’autres dans les établissements scolaires nordiques, etc.", illustre Sonia Backès.
Pour aller chercher ces "petits bouts" qui pourraient inspirer le fonctionnement de l’école en Nouvelle-Calédonie, dix agents provinciaux (enseignants mais aussi personnels spécialisés, directeurs, personnels d’écoles bilingues, de Brousse et de Nouméa, personnels administratifs) s’immergeront du 10 au 31 octobre dans le système éducatif finlandais. "C’est le début d’une aventure qui se poursuivra les années suivantes avec d’autres pays", précise la présidente de la province.
Pour Dévi Minatchy, directrice adjointe en charge du pôle éducation à la province Sud, qui fait partie de la délégation, le choix de la Finlande est motivé par "son système éducatif performant. Ils sont très centrés sur le bien-être des élèves et du personnel. C’est également un axe provincial, donc nous avons hâte de voir comment ça fonctionne et de revenir avec de belles idées pour l’année prochaine", explique-t-elle. Besoins éducatifs adaptés aux élèves en difficulté, bien-être et bilinguisme sont les trois thématiques que la province a identifiées.
Concrètement, après un temps de formation, la délégation sera immergée, en compagnie d’autres participants européens, notamment au sein du lycée franco-finlandais d’Helsinki. Ses membres ont été choisis parmi une cinquantaine de candidatures, "au regard de la motivation, des projets déjà engagés et de ce que ces personnels étaient capables de restituer à leur retour", explique Marie-Jo Barbier, présidente de la commission de l’enseignement de la province. "Mais ce n’est pas uniquement de l’enseignement qu l’on va observer, c’est un système éducatif dans son ensemble", poursuit l’élue.
Au terme de ces trois semaines, les agents présenteront un bilan de leur mission, et seront chargés de retransmettre à leurs collègues ce qu’ils ont observé. Car la finalité est d’étudier ce qu’ils ramèneront dans leur panier pour mettre en œuvre au sein des établissements, dès la rentrée 2026, un projet inspiré par ce programme d’échange.
Ces échanges devraient également permettre de partager ce qui fonctionne dans le système éducatif calédonien et dont d’autres pays en Europe pourraient s’inspirer à leur tour. "Nous pouvons aussi être fiers de notre système éducatif, souligne Sonia Backès, notamment en termes d’innovation. Par exemple, beaucoup de liberté est laissée aux équipes éducatives et aux parents pour proposer des choses qui correspondent à leur public particulier, parce qu’on ne fait pas la même chose à Charles-Bichon, à Fernande-Leriche ou à l’école de Sarraméa."
Le coût de ce partenariat : 9,26 millions de francs, dont 52,5 % financés par l’Europe (billets d’avion et frais de formation) et les 4,6 millions restants par la province (une partie des indemnités de déplacement). Une prochaine délégation, plus petite, devrait mettre le cap sur l’Italie en avril 2026.