Un match à sens unique mais les Cagous U20 ont fièrement représenté les couleurs de la Nouvelle-Calédonie, ce vendredi matin, à Rancagua, au Chili, pour leur deuxième match de Coupe du monde, contre l’Afrique du Sud. Ils se sont inclinés 5 à 0.

Dès les premières minutes, les Sud-Africains ont imposé leur rythme avec un pressing haut et des transitions rapides. À la 25ᵉ minute, Siviwe Nkwali s’élançait pour inscrire le premier but sur une tête plongeante. Peu avant la pause, un penalty transformé par Shakeel April (34ᵉ) puis un troisième but de Siviwe Magidigidi (44ᵉ) permettait aux jaune et vert de prendre une avance confortable.

Domination sud-africaine constante

La seconde période n’a pas vu la tendance s’inverser : Magidigidi marquait de nouveau peu après la reprise (52ᵉ), et Lazola Maku clôturait le score à la 80ᵉ. La domination sud-africaine a été constante, mais les valeureux Cagous, souvent dépassés dans les duels et physiquement, n’ont pas à rougir de leur prestation.

La formation calédonienne misait sur la discipline défensive et des contres rapides. Mais sur le plan technique et athlétique, cela n’a pas suffi.

Le milieu n’a pas réussi à conserver le ballon ni à relancer proprement sous pression. En défense centrale, les absences dans les duels aériens ont coûté cher, notamment sur l’ouverture du score. Les rapides attaquants sud-africains ont souvent pris le dessus sur les défenseurs rouge et gris, et la fatigue s’est fait sentir vers l’heure de jeu.

L’entraîneur Pierre Wajoka, conscient de ce déséquilibre de forces, avait préparé son groupe avant le tournoi à souffrir, tout en lui demandant de garder une "identité de football" active, de ne pas se replier passivement dans sa surface.

Apprentissage du très haut niveau

Cette nouvelle défaite, après celle subie mardi 30 septembre contre les USA (9-1) [1], ne doit pas être lue comme un échec, mais plutôt comme un passage obligé de l’apprentissage du très haut niveau. Les jeunes Cagous ont de nouveau fait preuve de courage et de combativité. La participation à ce tournoi est également l’occasion de faire connaître les talents calédoniens.

Avant la compétition, le capitaine défenseur Kandjo Teanyouen avait reconnu l’évidence : "On se prépare à souffrir", conscient que l’objectif n’était pas la victoire immédiate mais la construction d’une expérience internationale.

"C’est pas grave pour le score, on s’attendait à ça", confirmait-il après la rencontre du jour. "On est le Petit poucet de cette compétition. On a essayé de faire notre jeu, mais on n’a pas réussi. Je suis fier de l’équipe."

Exposition mondiale

Avec ce résultat, la suite de la compétition ne laisse plus de place à un espoir de qualification calédonienne.

La dernière rencontre de poule, contre la France, le mastodonte du groupe, sera l’occasion de montrer une nouvelle fois leurs qualités et de représenter fièrement leurs couleurs dans ce contexte international, où l’expérience prime sur le score. L’enjeu désormais est de finir cette phase de groupe avec dignité, tirer des enseignements et capitaliser sur cette exposition mondiale pour le futur du football calédonien.