
L’appel à manifestation d’intérêt "compétences et métiers d’avenir", qui s’inscrit dans le cadre du programme "France 2030" a livré son verdict. Et parmi les quarante lauréats qui ont retenu l’attention de l’État, deux sont calédoniens.
À la clé, un financement d’un montant de 720 millions de francs pour mettre en œuvre ces deux ambitieux projets.
Le premier d’entre eux, Avenir NC, porté par l’Université de la Nouvelle-Calédonie vise à améliorer l’offre de formation supérieure de l’UNC autour de "la décarbonation de l’industrie" (le fait de réduire l’utilisation des énergies fossiles) et rassemble des acteurs comme la Fédération des entreprises et des industries (FEINC), le cluster Synergie et Promosud, notamment. Objectif : former un millier d’étudiants, mais aussi des salariés ou même des chefs d’entreprise et des personnes en recherche d’emploi pour répondre aux besoins du secteur (métiers de l’industrie, de la mine, de la métallurgie…).
Cette transformation de l’offre de formations de l’UNC passe également par une sensibilisation des étudiants et des professionnels aux enjeux de la "décarbonation". Le projet de l’UNC bénéficiera sur cinq ans de 480 millions de francs sur l’enveloppe totale.
Une somme qui va "permettre de financer de nouvelles formations dans des compétences et des métiers d’avenir", explique Catherine Ris, la présidente de l’UNC. Les premières formations seront proposées dès la rentrée 2026.

Décarboner l’industrie, un mantra qui paraît souvent utopique, mais la présidente de l’UNC affiche sa conviction : "C’est un défi effectivement, mais auquel les industries du monde entier sont aujourd’hui confrontées. Nous sommes dans des perspectives d’évolution climatique dramatiques, donc il est très important de pouvoir continuer à produire, mais tout en ayant cette préoccupation. Nous avons organisé un atelier en mars avec les entreprises du secteur pour savoir quels étaient les besoins et comment, par les formations supérieures et par la recherche, nous pouvions offrir des solutions pour réduire l’impact environnemental des productions industrielles."
Le second projet récompensé est porté par le gouvernement et il concerne donc le numérique. Baptisé Campus N et associant le vice-rectorat, la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) ou encore le Fiaf (Fonds interprofessionnel d'assurance formation), il est axé sur le développement de la filière numérique au travers de nouvelles formations et d’actions de promotion. Objectif affiché : former 205 professionnels en trois ans avec de nouveaux parcours diplômants. Le projet inclut également un volet de sensibilisation à la cybersécurité et à une "utilisation raisonnée" du numérique. Montant du financement octroyé par l’État : 240 millions.
"Le numérique, c’est l’avenir, insiste Philippe Martin, directeur du travail de l’emploi et de la formation professionnelle. Il y a énormément de demandes des entreprises en Nouvelle-Calédonie pour ces compétences numériques et nous n’avons pas aujourd’hui le vivier suffisant pour répondre à cette demande. Donc c’est une opportunité pour notre jeunesse, pour nos salariés et aussi de développement économique du pays."