
La Nouvelle-Calédonie poursuit la stabilisation de ses tarifs bancaires. C’est en tout cas ce que laisse apparaître l’Observatoire des tarifs bancaires publié mardi 7 octobre par l’Institut d’émission d’outre-mer. Le document souligne que "les accords précédents ont permis une convergence des tarifs calédoniens vers ceux de la Métropole".
Pour l’IEOM, cette évolution s’inscrit dans la poursuite de la politique de modération tarifaire engagée depuis 2014 dans le sillage du "rapport Constans", et renforcée par l’accord de concertation local signé en décembre 2021 en Nouvelle-Calédonie et qui s’appliquait jusqu’au 31 décembre 2024. Ce document tripartite entre l’État, les banques du pays et l’OPT, encadrait la tarification de dix-sept services bancaires de base. Il prévoyait notamment la "limitation de la hausse du tarif à celle observée dans l’Hexagone", le "maintien de la gratuité des services qui l’étaient depuis 2017", et la "garantie d’un moyen d’accès gratuit aux espèces dans l’agence teneur de compte".
Entre avril 2024 et avril 2025, sept services sur quatorze ont connu une hausse, mais qui n’a pas excédé 60 francs pour la majorité d’entre eux. Les plus fortes augmentations concernent la fourniture des cartes à débit immédiat (+ 3,39 %, soit 171 francs) et à autorisation systématique (+ 3,86 %, soit 143 francs). Les frais de tenue de compte n’augmentent "que" de + 1,68 % (52 francs), tandis que plusieurs opérations, comme les virements internes ou les dépôts d’espèces, demeurent gratuites.
Le rapport souligne que ces hausses restent contenues grâce au renouvellement systématique des accords tarifaires et à la stabilité du cadre réglementaire qui s’applique aux établissements bancaires des collectivités d’Outre-mer.
Le document produit par l’institut insiste sur le fait que le Code monétaire et financier confère à l’État et à l’IEOM un rôle central dans la régulation des tarifs bancaires sur le Caillou. En cas d’échec des négociations au niveau local, le haut-commissaire peut fixer par arrêté les plafonds de tarifs après avis de l’Institut d’émission d’Outre-mer. Ce dispositif est censé garantir que les banques ne facturent pas des prix déraisonnables au regard du marché métropolitain et que la modération reste une obligation collective.
L’IEOM met également en avant la promotion des mesures destinées à la clientèle dite "fragile", notamment la limitation des frais d’incident, l’amélioration de l’accès à des offres spécifiques à bas coût et la poursuite du chantier de modernisation des moyens de paiement.
Le rapport note que les écarts moyens entre les tarifs calédoniens et métropolitains continuent de se réduire. Le coût annuel moyen de tenue de compte s’élève désormais à 2 108 francs, soit près de 19 % de moins qu’en Métropole. L’IEOM souligne que "huit tarifs sur dix-sept sont désormais inférieurs à ceux des départements d’outre-mer de la zone euro". La régulation et la pression exercée sur les établissements bancaires par la comparaison publique de leurs tarifs jouent probablement un rôle dans l’amélioration de la compétitivité des services bancaires calédoniens, laisse entendre l’IEOM.