
C’était en mai 2024 : rappelant que le kava – ‘ava en tahitien – était au "cœur de la culture" du Pacifique, le gouvernement mettait fin au monopole pharmaceutique et médical sur la plante, utilisée dans certaines grandes cérémonies au fenua et consommée à plus grande échelle dans d’autres pays polynésiens et surtout mélanésiens. Depuis cette date, les critères phytosanitaires d’importation ont été largement assouplis, la vente de racines de kava en poudre n’est plus soumise à aucune restriction, tout privé peut faire venir des produits du kava de l’étranger… Même si l’importation de plants vivants, et de racines séchées entière restait subordonnée à des certificats phytosanitaires voire à des permis d’importation, la tendance était à la libéralisation.
Mais un nouvel arrêté pris en conseil des ministres ce mercredi semble entamer un demi-tour sur la question en proposant "un cadre à l’importation et la commercialisation du kava". En cause : des effets et risques sur la santé, liés à cette plante aux propriétés psychotropes, et qui selon certaines études débattues peut provoquer "des atteintes hépatiques, effets antalgiques, anxiolytiques, antidépresseurs, et sédatifs", comme le liste l’exécutif.
Ce sont surtout les "variétés et parties de la plante pouvant être commercialisées en vue de la préparation de boisson dénommée kava", consommé, au Vanuatu ou en Nouvelle-Calédonie dans des bars appelés nakamals, qui sont visés. Les autres produits issus du kava seront seulement soumis à des mentions obligatoires d’étiquetage.
"Le texte prévoit une entrée en vigueur au 1er janvier 2026, avec une période transitoire de trois mois permettant d’écouler les stocks mis à la consommation avant cette date" précise le gouvernement.