
Les professionnels de santé montent au créneau pour dénoncer des dysfonctionnements autour de l'OCEAM. Cet outil mis en place en 2022 vise à mieux connaître les dépenses de santé pour en maîtriser l'évolution. Selon la fédération, la Direction des affaires sanitaires et sociales (DASS) affirme que "l'Oceam aurait été présenté aux professionnels de santé et un point d'information aurait eu lieu le 6 mars 2025 au Congrès ». Or, souligne la FPLS, « aucune rencontre officielle n'a eu lieu depuis » la mise en place du dispositif et « aucune invitation ni information n'a été transmise concernant la réunion du 6 mars ». « Cette absence totale de dialogue contredit la vocation même de l'OCEAM, censé être un outil partagé de pilotage sanitaire. Son fonctionnement actuel rompt le contrat de confiance initial et le transforme en instrument technocratique, déconnecté des réalités du terrain », poursuit la fédération.
Autre motif d'inquiétude : la qualité et l'actualisation des données sur lesquelles s'appuie l'observatoire. « Les données de base datent toujours de 2019, sans aucune mise à jour communiquée », note la FPLS. Pire, « des professionnels soumis à quotas se sont vu notifier l'impossibilité de produire leurs RIAPS (Relevés individuels d'activité des professionnels de santé) faute de données disponibles », une situation qui, selon elle, révèle « des incohérences graves dans le dispositif ».

Pour la fédération, cette gestion témoigne d'un « manque de transparence » et d' « une approche excessivement verticale » qui engendrent « un profond sentiment de maltraitance institutionnelle, de déni du service public et d'abus de pouvoir ». Des mots particulièrement sévères à l'égard d'un outil qui, à l'origine, devait incarner la co-construction du système de santé dans le cadre du plan Do Kamo.
« La FPLS regrette d'être contrainte d'exprimer ces préoccupations publiquement : notre fédération a toujours privilégié la concertation et le dialogue, souligne le courrier. Mais, face à des courriers sans réponse, des réunions sans suite et des promesses sans effet, le silence administratif ne laisse plus d'autre voie que l'interpellation publique. »
La fédération formule trois demandes aux autorités : « la publication du calendrier et des comptes rendus des réunions de l'OCEAM », « la transparence sur les données utilisées et leur date de mise à jour », et « le retour immédiat à son principe fondateur : un outil de concertation, non de décision unilatérale ». Elle assure rester « disponible pour relancer ce processus », à condition que « les professionnels soient pleinement associés et respectés dans leur rôle d'acteurs du système de santé calédonien ».