
La Polynésie française va attaquer en justice l’État, accusé de refuser le dialogue sur la décolonisation du pays. C’est ce qu’a annoncé Moetai Brotherson, président de la Polynésie français, lors d’une conférence de presse organisée mercredi matin.
Le 7 octobre dernier devant la Quatrième Commission de l’ONU, il avait déjà déclaré qu’il pourrait se joindre à l’action du président de l’assemblée, Anthony Géros, contre le "refus implicite" de l’État de jouer le jeu onusien. La commission spéciale de décolonisation de Tarahoi lui en avait fait la demande, et le président confiait alors à Radio1 : "Je n’ai pas voulu m’engager dans ce type de démarche, mais quand je vois au bout de trois ans que la simple demande d’un dialogue post-Quatrième Commission n’aboutit toujours pas, on se dit, il faut peut-être inciter un peu l’État à venir à la table des discussions ".
Mais le recours d’Anthony Géros devant le tribunal administratif, qui sera audiencé le 18 novembre prochain, a peu de chance d’aboutir, puisque non seulement le statut prévoit que seul le président de la collectivité peut aller en justice contre l’État, mais ce même tribunal a déjà annulé en juin dernier la délibération de l’assemblée de la Polynésie autorisant Anthony Géros à mener cette procédure.
Moetai Brotherson, qui avait jusqu’au 16 octobre pour se joindre à cette action, a donc décidé de ne pas le faire pour ne pas "gaspiller des cartouches pour rien", et annonce qu’il va, "dans les prochaines semaines", déposer son propre recours devant le tribunal administratif.