
Mon déplacement avait pour objectif de dialoguer directement avec les entrepreneurs, les institutions et les acteurs économiques calédoniens, afin de mesurer concrètement les défis à relever et de définir comment le Medef national peut soutenir la relance locale.
Il s’agissait également d’ouvrir un véritable espace d’échanges autour de la manière de " faire entreprendre pour l’avenir " en Nouvelle-Calédonie, un thème que j’ai développé lors de la conférence organisée au théâtre de l’île. Cette visite de 48 heures a été l’occasion de renforcer la proximité avec le terrain, de mieux comprendre les réalités locales et de créer des passerelles entre la métropole et les territoires ultramarins.
Nous tenons à saluer l’action remarquable du Medef Nouvelle-Calédonie et le leadership exemplaire de sa présidente, Mimsy Daly, qui, par son engagement et sa vision, renforce le tissu économique local, soutient les entrepreneurs et ouvre de nouvelles perspectives d’investissement pour l’avenir du territoire. Leur dynamisme et leur capacité à relier les acteurs locaux aux instances nationales et internationales illustrent pleinement le rôle stratégique du Medef NC.
Mon constat est, tout d’abord, que la Nouvelle-Calédonie possède des atouts solides : une vitalité entrepreneuriale tangible, des structures locales mobilisées et un potentiel de développement significatif.
Cependant, l’économie demeure marquée par certaines fragilités persistantes, avec la sortie d’une période de crise, notamment sociale, des incertitudes liées à l’environnement politique et réglementaire, ainsi qu’un besoin d’investissements plus clairs et soutenus.
En somme, le territoire offre un terrain propice à l’action, mais qui nécessite des repères stables, un climat de confiance et un cadre rénové afin de permettre un redéploiement effectif de l’investissement et un renouveau entrepreneurial durable.
Lors de mes échanges, j’ai rencontré des chefs d’entreprise profondément marqués par la résilience. Beaucoup ont traversé des périodes difficiles, mais nombreux sont ceux qui m’ont exprimé leur volonté de progresser et de se réinventer. Une attente se fait sentir : les entrepreneurs souhaitent être soutenus, entendus, et aspirent à recevoir des signaux clairs favorisant la relance.
J’ai toutefois constaté une prudence certaine. L’état d’esprit reste positif, mais mesuré : on ne se lance pas sans préparation. Cela traduit un besoin de cadre sécurisant et d’engagement concret de l’ensemble des acteurs. L’envie d’entreprendre est présente, mais sa concrétisation repose sur la mise en place des conditions nécessaires pour agir dans un environnement favorable.
Je suis convaincu qu’il existe une réelle opportunité de relance des investissements et de création d’entreprises sur notre territoire Calédonien. La visite de l’usine Olé Chips et celle des Cacaos Du Pacifique, toutes deux actuellement en construction, est un signe encourageant. Elles incarnent l’engagement, la volonté de transformation et marquent un retour concret vers des projets industriels d’envergure.

Cependant, pour que cette dynamique se déploie à plus grande échelle, plusieurs conditions doivent être réunies : un cadre réglementaire stable, des dispositifs d’incitation pertinents, des partenariats solides, ainsi qu’une main-d’œuvre qualifiée et disponible. Si ces éléments sont présents, et j’ai pu constater que de nombreux acteurs locaux en étaient pleinement conscients, nous pouvons légitimement espérer un redéploiement significatif des investissements et un essor des créations d’entreprises.
Le contexte politique actuel, marqué par les tensions et les incertitudes institutionnelles, pèse indéniablement sur la confiance économique. Pourtant, loin de rendre la relance impossible, il en renforce l’urgence. J’en suis convaincu, c’est précisément dans ces périodes d’incertitude que doit se construire un nouvel élan collectif.
La relance ne pourra aboutir que si chacun – pouvoirs publics, partenaires sociaux et acteurs économiques – accepte de regarder dans la même direction, de dépasser les clivages et de replacer l’entreprise, l’emploi et l’investissement au cœur du projet commun. La réussite économique du territoire repose sur cette volonté partagée d’avancer ensemble.
Sans cet engagement collectif, le risque serait de voir s’installer l’immobilisme, au détriment de la confiance et de la prospérité de la Nouvelle-Calédonie.
Ce " pacte de refondation économique et sociale " peut constituer un levier essentiel pour relever les défis auxquels la Nouvelle-Calédonie est confrontée. Il offre l’opportunité de bâtir une gouvernance partagée, fondée sur le dialogue, la cohérence des politiques publiques et la coordination entre l’ensemble des acteurs économiques, sociaux et institutionnels.
Ce cadre doit permettre de fixer des priorités claires en matière d’investissement, d’emploi, de formation et d’innovation, tout en consolidant un partenariat public-privé durable. Sa réussite dépendra avant tout de sa mise en œuvre opérationnelle : des engagements concrets, un calendrier précis et des objectifs mesurables. Le Medef y contribuera pleinement. Nous sommes convaincus que ce pacte peut devenir le socle d’une relance solide et d’une prospérité partagée pour le territoire.