
Cet accord prévoit notamment la création d’une assemblée consultative d’élus autochtones dans l’État de Victoria et la formation d’un organe consultatif chargé d’éliminer les inégalités en matière de santé. Il soutient également un processus destiné à traiter les questions liées au douloureux passé de ces peuples.
Cette mesure "fait l’histoire", a salué la dirigeante autochtone Jill Gallagher, qui a travaillé plusieurs années à son élaboration.
Des acclamations et des applaudissements ont retenti dans le parlement de Victoria lorsque l’accord a été adopté, tard dans la nuit de jeudi à vendredi. De nombreux spectateurs ont fondu en larmes.
Des générations d’Australiens autochtones ont tenté, sans succès, de conclure des accords similaires avec le gouvernement fédéral du pays. En 2023, les Australiens avaient massivement voté "non" lors d’un référendum national visant à mieux reconnaître les peuples autochtones dans la constitution.
La Première ministre de Victoria, Jacinta Allan, a affirmé que le nouvel accord redéfinirait les relations entre les Australiens autochtones et le gouvernement de l’État. "L’accord donne aux communautés autochtones le pouvoir de façonner les politiques et les services qui affectent leurs vies", a-t-elle déclaré.
Cet accord inédit marque une reconnaissance de la souveraineté des peuples autochtones australiens (qui incluent les Aborigènes et les Insulaires du détroit de Torrès) sur le territoire avant l’arrivée des colons européens en 1788. À l’époque, environ un million de personnes autochtones peuplaient le territoire. Ils ne représentent plus aujourd’hui que 3,8 % des 26 millions d’Australiens.
Ils vivent en moyenne huit ans de moins que les autres Australiens et sont surreprésentés parmi les personnes emprisonnées et les morts en garde à vue.
L’arrivée de 11 navires britanniques pour établir une colonie pénitentiaire à Sydney Cove en 1788 a marqué le début d’une longue oppression des peuples autochtones, établis sur le territoire depuis plus de 60 000 ans.
Une enquête gouvernementale menée à Victoria a conclu cette année que les colons avaient commis un génocide contre les premiers habitants du territoire.
Les massacres, les maladies, les violences sexuelles, l’enlèvement d’enfants et les politiques d’assimilation ont conduit à la "destruction quasi complète" des peuples autochtones dans cet État, selon l’enquête.