
Une enquête diligentée par la brigade de gendarmerie de Tadine a été ouverte pour homicide involontaire à la suite du décès, le vendredi 17 octobre, d’un homme de 31 ans survenu à Maré alors qu’il se trouvait à l’intérieur d’un véhicule hors d’usage. Ce soir-là, à 18h50, les gendarmes ont été alertés de ce décès par le médecin de permanence du dispensaire. La victime, originaire de la tribu de Wakuaori, a été découverte par des proches et transportée au dispensaire de Tadine.
Il ressort des premiers éléments de l’enquête que ce trentenaire, "qui intervenait sur son véhicule, posé sur des cales, aurait été blessé au niveau du visage et de la gorge alors qu’il se trouvait en position assise sur le siège conducteur", indique le procureur de la République Yves Dupas.
L’airbag côté conducteur se serait déclenché dans ces circonstances. Les enquêteurs ont retrouvé cet équipement sur le sol, projeté à l’extérieur de l’habitacle. Il est à noter que des témoins auraient entendu, plus tôt, une détonation, entre 15h30 et 16 heures.
Les recherches effectuées sur le site du constructeur Volkswagen au moyen du numéro de série du véhicule ont permis de confirmer que cette voiture était bien concernée par la procédure de rappels de sécurité en lien avec le fonctionnement défectueux des airbags de marque Takata.
Une expertise technique en mécanique automobile a été ordonnée par le parquet.
Depuis que le risque d’explosion des airbags de la marque Takata est connu, au moins 18 personnes sont mortes (19 en incluant le décès suspect survenu à Maré) dont 16 dans les Outre-mer et deux en France hexagonale. Par ailleurs, au moins 25 personnes auraient également été blessées.
Pourquoi une si forte proportion dans les territoires ultramarins ? Ce serait lié aux conditions météorologiques spécifiques, particulièrement chaudes et humides, qui accélèrent le vieillissement et donc la dégradation de ces équipements, contenant un gaz qui peut exploser au visage des automobilistes.
Au total, près de 2,5 millions de véhicules sont concernés en France par des mesures de rappel pour vérifier s’il est nécessaire, ou non, de remplacer les airbags.
La liste des véhicules concernés est consultable sur le site du gouvernement national [1]. Les Calédoniens qui possèdent l’un de ses véhicules doivent, eux, se tourner vers le concessionnaire automobile local pour faire examiner les airbags. Vingt marques de véhicules en circulation dans le pays ont ainsi été identifiées.