
C’est un vaste projet de préservation des cultures océaniennes que lance la Communauté du Pacifique (CPS). D’une part, il s’agit de numériser l’ensemble de ses archives et de celles des États insulaires collectées depuis plus de 75 ans par l’organisation de coopération régionale. Notamment celles du FestPac, le Festival des arts du Pacifique, créé en 1972 par la CPS justement. En tout, la structure héberge "plus de 6 000 heures de contenu, dont la valeur monétaire est estimée à 114 milliards de francs", souligne-t-elle dans un communiqué. Mais leur valeur culturelle est "inestimable, au regard de leur importance pour les peuples autochtones de la région et les générations futures". D’où la nécessité de sauvegarder ces fonds, d’autant que la technologie utilisée pour digitaliser ces matériaux sera "obsolète d’ici cinq ans. La priorité est donc de protéger ces documents".
Autre axe du programme : le soutien à la création audiovisuelle. De retour de la 14e conférence de la Communauté du Pacifique à Tonga, l’ambassadrice de France pour le Pacifique, Véronique Roger-Lacan, indiquait fin octobre que l’organisation avait par exemple été approchée par les Tuvalu. "Ils annonçaient que leur territoire était en train de disparaître et demandaient qu’on contribue à filmer et scénariser leurs traditions, leurs danses, leur art et leur civilisation avant qu’ils disparaissent." Échos du Pacifique doit ainsi participer à la conservation du patrimoine et au rayonnement de l’héritage océanien via des récits audiovisuels et numériques, afin notamment de garder une trace de l’histoire orale, des langues, etc., de la région. "L’ambition est double : protéger et promouvoir la diversité des cultures grâce aux représentations visuelles, à la documentation, à l’enregistrement, à la conservation des archives et à la protection de la propriété culturelle et intellectuelle autochtone en matière de pratiques traditionnelles, mais aussi souligner l’importance et l’urgence de sauvegarder l’histoire et l’héritage de The Pacific Way."
Pour ce faire, l’Australie a octroyé un financement de 101 millions de francs sur trois ans (1,5 million de dollars australiens) et l’État français, à travers le Fonds Pacifique, 41,8 millions de francs sur un an. "Il s’agit de permettre aux auteurs de films, qu’ils soient documentaires ou fictionnels, de se lancer et de pouvoir être financés", déclarait encore Véronique Roger-Lacan. Un soutien institutionnel a également été apporté par les Fidji, Palau, Niue, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le Vanuatu, le Royaume des Tonga et la Nouvelle-Zélande, ainsi que d’autres pays océaniens, rapporte la CPS.
