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[MAGAZINE] Réparer plutôt qu’acheter, le pari de la société ALD électroménager
Virginie Grizon / Made in | Crée le 11.11.2025 à 05h00 | Mis à jour le 26.11.2025 à 10h42

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Manuel Trouillot, gérant d’ALD et récent adhérent de la Feinc, où il cherche des soutiens pour faire avancer la réparabilité des gros appareils électroménagers. Photo Virginie Grizon
En Nouvelle-Calédonie, l’électroménager génère toujours plus de déchets. La société ALD électroménager tente d’y répondre par la réparabilité et le réemploi. Elle milite au sein de la Fédération des entreprises et de l’industrie de Nouvelle-Calédonie pour la création d’un indice de réparabilité local. Un article de notre partenaire le magazine Made in, de la Feinc, sorti en octobre.

Les appareils électroménagers usés s’entassent toujours plus en Nouvelle-Calédonie. Selon Trécodec, l’organisme chargé de la collecte des déchets électroménagers, le volume de gros électroménager (froid et hors froid) est passé de 1 425 tonnes en 2020 à 2 400 tonnes en 2023, soit près de 8 000 tonnes rejetées en quatre ans. "Pendant le Covid, les déchets en déchetterie ont explosé", déplore Manuel Trouillot, gérant de la société ALD électroménager. Pour lui, la cause est claire : "Les commerçants importent des produits sans pièces détachées. Ici, on ne répare plus, on jette."

La réparabilité devrait être obligatoire

Face à ce constat, ALD a progressivement fait évoluer son modèle économique vers un objectif : rendre la réparabilité incontournable. "L’idée, c’est de rééduquer les Calédoniens, de leur montrer qu’acheter un produit pas cher mais irréparable finit toujours par coûter plus cher", explique Manuel Trouillot. Pour accompagner cette démarche, l’entreprise a mis en place une charte interne : garantie prolongée, disponibilité des pièces détachées et engagement sur la durée de vie des produits. "On veut que les clients sachent que leurs appareils ne finiront pas à la poubelle au bout de deux ans."

Valoriser plutôt que jeter

Cette orientation s’accompagne d’un travail industriel sur le gisement local. ALD a été lauréate en 2022 et 2023 des appels à projets de la province Sud et de l’Ademe, ce qui lui a permis d’investir dans un site de traitement et de valorisation. "On a démontré que si on avait accès à seulement 10 % des déchets électroménagers, on pouvait générer du chiffre d’affaires et remettre des appareils en circulation." Concrètement, certaines machines sont reconditionnées et revendues, d’autres sont démontées pour pièces. "Depuis le début de notre opération, on a valorisé 75 tonnes de déchets, et ça a généré 45 millions de francs de chiffre d’affaires", précise-t-il. L’équivalent de plusieurs centaines d’appareils sauvés de la décharge.

 

Dans l’atelier, chaque pièce détachée est suivie par un logiciel de gestion des stocks. Un système coûteux mais indispensable pour éviter les ruptures et garantir la disponibilité immédiate des pièces aux clients. Photo Virginie Grizon

 

 

Cette logique de durabilité doit aussi concerner les ménages les plus modestes. "Je sais que nos produits sont de qualité, mais pas toujours accessibles à tous. C’est une vraie limite", reconnaît-il. Pour élargir l’offre, ALD a conclu un accord avec un constructeur européen, afin de proposer prochainement une gamme de lave-linge puis, plus tard, de réfrigérateurs et de gazinières, à des prix plus abordables tout en conservant des garanties longues et une réparabilité réelle.

"On importe des produits interdits en Europe"

Mais pour Manuel Trouillot, aucune entreprise ne peut, seule, changer les règles du jeu. "On a le droit d’importer en Calédonie des produits qui n’ont même pas le droit d’être vendus en Europe. Forcément, après, je ne peux pas commander les pièces", déplore-t-il. Depuis plusieurs années, il milite pour la création d’un indice local de réparabilité, adapté aux réalités calédoniennes. Mais les discussions piétinent. "On n’avance pas assez vite." C’est cette difficulté qui l’a conduit à rejoindre la Feinc, pour "m’aider à porter ce projet, avoir des relais et peser auprès des politiques". Le gérant défend une vision plus large : celle d’une filière locale organisée autour de la réparabilité et du réemploi. "Notre métier, c’est de limiter le déchet sous toutes ses facettes."

Note

 

Made in [1] est le magazine de la Fédération des entreprises et des industries de Nouvelle-Calédonie [2].

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