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Malgré les difficultés, la future génération d’agriculteurs montre son engagement à Naïma Moutchou
Anthony Tejero | Crée le 12.11.2025 à 18h34 | Mis à jour le 01.12.2025 à 18h16

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La ministre des Outre-mer Naïma Moutchou en visite à Pouembout, à la rencontre du monde agricole sur la propriété de Stéphane Soury-Lavergne. Photo Anthony Tejero
La visite d’une exploitation agricole est presque devenue un incontournable des déplacements des ministres des Outre-mer. Naïma Moutchou n’a pas échappé à la règle, ce mercredi 12 novembre, à Pouembout, où elle a notamment rencontré les professionnels du secteur, mais aussi les élèves du lycée Michel-Rocard, déterminés à s’investir dans un secteur d’avenir. Du moins si l’État continue de soutenir cette filière face aux nombreuses difficultés que rencontrent les jeunes qui veulent se lancer. Reportage.

"Si j’ai choisi la filière agricole, c’est pour acquérir plus de compétences afin de valoriser à mon tour les terres de ma famille." Ce jeune homme de 19 ans, originaire de La Foa, attendait de pied ferme la ministre des Outre-mer, sur la propriété de Stéphane Soury-Lavergne, à Pouembout. À ses côtés, une vingtaine d’autres élèves du lycée Michel-Rocard voisin, qui ont fait le déplacement pour montrer leur motivation à Naïma Moutchou. Une jeunesse bien décidée à travailler la terre de leurs aînés, mais en développant des techniques innovantes dans un pays encore loin de l’autosuffisance alimentaire et où les défis restent de taille pour transformer ce secteur en une véritable filière d’avenir.

"L’État accompagnera la réhabilitation du lycée Michel-Rocard"

Un "beau panel" présenté à la ministre par l’équipe pédagogique de l’établissement et la Chambre d'agriculture, qui souhaitaient ainsi chercher le soutien de l’Hexagone, en particulier pour le développement et l’évolution de la formation professionnelle. "Ce qu’on veut, c’est accompagner l’établissement dans une réhabilitation. Donc l’État va s’engager à ce que vous puissiez, au sein de ce lycée, travailler dans de meilleures conditions", assure la ministre, sans pour autant avancer la moindre enveloppe budgétaire ou échéance. Faute d’annonces, Naïma Moutchou a néanmoins pris le temps d’échanger avec chaque jeune pour les encourager dans leurs choix, qui permettront, à terme, de lutter contre la "mal-bouffe".


Les élèves et les équipes pédagogiques du lycée de Pouembout ont remis un cadeau "100 % local" à la ministre. Photo Anthony Tejero

"C’est une problématique majeure dont on parle de plus en plus. Dans les débats au Parlement par exemple, on évoque beaucoup les maladies qui y sont liées : l’obésité, les problèmes de diabète… Tout ça est en train d’exploser, insiste Naïma Moutchou. Or, de plus en plus de gens veulent revenir à une alimentation saine et ne trouvent pas toujours comment faire. Parfois ce sont des problèmes de prix, justement parce qu’on n’a pas assez misé sur l’agriculture. Donc l’ambition de l’État est d’accélérer et de pouvoir vous donner les moyens de produire pour que les gens aient à disposition cette alimentation quotidienne et ainsi une vie saine."

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Un propos on ne peut plus général, mais qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque le président de la Chambre d'agriculture en a profité pour rappeler à la ministre que certains sujets liés à ce secteur relèvent encore de l’État, et non pas uniquement des provinces et du gouvernement. C’est notamment le cas des "dotations à l’installation agricole", dispositif qui permet en moyenne à quinze exploitants de se lancer chaque année, et "dont nous espérons qu’il sera maintenu".


Stéphane Soury-Lavergne a organisé une visite de son exploitation, plaidant en faveur d’une accélération du chantier du barrage qui permettrait de pallier les sécheresses, parfois longues et intenses dans la région. Photo Anthony Tejero

Jean-Christophe Niautou a surtout alerté la ministre sur la situation tendue du foncier encore disponible pour développer l’agriculture en dehors des terres coutumières, sujet géré par l’Adraf (Agence de développement rural et d’aménagement foncier), établissement public d’État.

"Le foncier agricole disparaît un peu plus chaque année"

"Aujourd’hui, sur 1 800 000 hectares de terres en Nouvelle-Calédonie, vous avez 1 million d’hectares qui appartiennent au domaine public, 500 000 qui relèvent des terres coutumières, et 300 000 hectares de terres privées, sur lesquelles il faut enlever l’urbanisation, etc., expose ce producteur de Farino. Au final, il nous reste une peau de chagrin, soit environ 120 000 hectares de terres agricoles exploitées à titre privé. Et la moitié de ce foncier agricole est entre les mains de personnes qui vont prendre leur retraite dans moins de dix ans. Or, ce foncier est soumis à la contrainte du prix du marché, c’est-à-dire que pour qu’un jeune s’installe, il faut contracter un financement bancaire, ce qui est souvent difficile au regard de la rentabilité de l’agriculture et des tarifs des terrains, très élevés. Donc le foncier agricole disparaît un peu plus chaque année, étant vendu au plus offrant." Autant de sujets "mieux expliqués que dans ses rapports", que la ministre a promis d’étudier de plus près.

"Si on veut développer les îles, il faut que les jeunes se motivent"


Hnalaïne Hnalaine, 17 ans, originaire de la tribu de Roh, à Maré.

"Je suis venu de Maré pour m’inscrire au lycée Michel-Rocard, afin d’approfondir et varier mes connaissances dans l’agriculture, que ce soit le maraîchage, l’horticulture et l’élevage. Mon projet, c’est de me lancer dans l’aquaculture des poissons-perroquets, à Maré. Aujourd’hui, l’aquaculture est plutôt basée sur la Grande Terre. C’est encore rare dans les îles, donc si mon projet se concrétise, ce sera la première exploitation de ce genre à Nengone. Si on veut développer les îles, il faut que les jeunes se motivent en se donnant les moyens d’y arriver pour s’en sortir."

"Il y a plein d’innovations à mettre en pratique pour l’avenir de l’agriculture"


Bradley Mathelon, 17 ans, de Témala, à Voh. Photo : Anthony Tejero

"J’ai choisi le lycée Michel-Rocard pour la branche CGEA, c’est-à-dire Conduite de gestion d’entreprises agricoles, car cela offre des pratiques de plein air, ce que j’aime. Dans mon travail, j’aimerais être le moins possible enfermé dans une salle. Mes parents ne sont pas du tout dans l’agriculture, mais c’est un secteur qui m’attire. Je ne sais pas encore où je vais, mais j’ai envie d’avancer et de poursuivre mon but. J’ai des terres grâce à ma famille, mais elles ne sont pas réellement utilisées et j’aimerais les valoriser. De ce que j’apprends au lycée, la filière agricole a du potentiel en Nouvelle-Calédonie et il y a plein de nouvelles choses encore à apprendre et à s’approprier. Enfin, à mettre en pratique pour l’avenir de l’agriculture et de l’élevage. Je pense aux innovations, car dans notre classe, on apprend à avancer avec le progrès. Cela nous permettra de prendre de nouvelles résolutions pour l’avenir, à travers le bio par exemple."

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