
La justice administrative a tranché : la province Sud n’a commis aucune faute en décidant la fermeture du collège de Rivière-Salée. L’UGPE (Union des groupements de parents d’élèves), qui contestait la délibération [1], a vu sa requête rejetée le 6 novembre. L’association soutenait que la province Sud était incompétente pour décider seule de cette fermeture, qu’elle portait atteinte au principe d’égalité d’accès à l’éducation et qu’elle reposait sur des données erronées concernant l’état du collège, les effectifs et le coût de reconstruction. L’UGPE avançait aussi que la province aurait dû modifier la carte scolaire avant de statuer.
Le tribunal a écarté l’ensemble de ces arguments. Il a rappelé que la compétence en matière de collèges est partagée entre la province et la Nouvelle-Calédonie et que la fermeture a bien fait l’objet d’une décision conjointe, via un arrêté du gouvernement daté du 23 octobre 2024.
Les juges ont également estimé que le principe d’égal accès à l’instruction n’est pas méconnu : ils considèrent que les élèves ont été immédiatement réaffectés dans d’autres établissements et que l’association n’apporte pas d’éléments chiffrés établissant une atteinte disproportionnée.
S’agissant de la carte scolaire, le tribunal souligne qu’aucun texte n’impose de la modifier avant la fermeture d’un établissement. Enfin, les magistrats jugent que la province n’a pas commis d’erreur manifeste d’appréciation : le collège, "vandalisé à 70 %", nécessitait 738 millions de francs pour être reconstruit, soit 46 % de l’enveloppe globale destinée aux collèges sinistrés. Ils relèvent aussi la baisse de 7 % des effectifs entre 2020 et 2024 et un taux d’occupation de 44 %, bien en dessous de la moyenne provinciale de 64 %. La requête de l’UGPE a donc été rejetée dans son intégralité. Le collège de Rivière-Salée ne rouvrira pas.