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À Nouméa, une centaine de personnes défilent pour "demander justice pour nos martyrs"
Baptiste Gouret | Crée le 18.11.2025 à 11h58 | Mis à jour le 01.12.2025 à 18h27

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Trois collectifs de familles ont appelé à la mobilisation, ce mardi 18 novembre, afin de demander justice pour les militants abattus par les forces de l’ordre durant les émeutes. Photo Baptiste Gouret
À l’appel de trois collectifs de familles de victimes, un cortège d’une centaine de manifestants a marché de la place du Mwâ Kââ jusqu’au palais de justice, pour exiger des avancées dans les enquêtes sur les morts survenues durant les émeutes. Une délégation a été reçue dans la matinée par le procureur de la République.

Les visages de Lionel Païta, de Samuel Moekia ou de Johan Kaidine recouvrent les t-shirts et les pancartes. Sur la place du Mwâ Kââ, en centre-ville de Nouméa, les manifestants arrivent au compte-goutte, ce mardi 18 novembre, pour célébrer la mémoire "de nos martyrs"', lâche le speaker, ceux "tombés pour Kanaky" durant les émeutes de 2024.


La date de la mobilisation faisait également écho au geste d’Éloi Machoro, qui a brisé une urne le 18 novembre 1984 pour s’opposer à l’ouverture du corps électoral. Photo Baptiste Gouret

La date de la mobilisation n’a pas été choisie au hasard : le 18 novembre 1984, le militant indépendantiste Éloi Machoro fracassait l’urne de la mairie de Canala lors des élections territoriales, pour exprimer l’opposition d’une partie du peuple à l’ouverture du corps électoral. "C’est pour les mêmes raisons que, quarante ans plus tard, des jeunes sont morts", rappelle Désiré Tein, un des organisateurs de la mobilisation et membre de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT).

"Toujours en colère"

Ils étaient une centaine, ce mardi matin, à avoir répondu à l’appel de trois collectifs (Familles Endeuillées, Urgence Kanaky et Justice 13-Mai) afin d’exiger de la justice des réponses sur les circonstances de la mort de jeunes militants kanak, abattus par les forces de l’ordre entre mai et septembre 2024. "Plus d’un an après, nous n’avons toujours aucune nouvelle concernant une partie des dossiers", regrette Désiré Tein, exigeant que la "lumière soit faite" et que "justice soit rendue".


Les visages des jeunes militants kanak tués durant les émeutes recouvraient les t-shirts des manifestants. Photo Baptiste Gouret

Un message que les manifestants ont porté jusqu’au palais de justice. Le cortège s’est élancé vers 9 heures en direction du tribunal, escorté par les forces de l’ordre. À l’arrière, Francky Moekia porte fièrement la photo de son fils, poing serré, imprimée sur son t-shirt. "Je suis toujours en colère", lance le père de Samuel, mort à Saint-Louis en septembre 2024 à l’âge de 29 ans, d’une balle tirée par un gendarme dans le cadre d’une opération d’interpellations [1]. "Je lui ai parlé le matin, et je ne l’ai plus jamais revu."

"Justice à deux vitesses"

Plus d’un an après, "on ne connaît toujours pas les circonstances de sa mort", regrette Francky Moekia. "On est conscients que ça peut prendre du temps, mais nous n’avons aucune information de la justice. On attend des avancées."


Francky Moekia, père de Samuel Moekia, abattu d’une balle par un gendarme en septembre 2024 à Saint-Louis, attend des réponses de la justice sur les circonstances de la mort de son fils. Photo Baptiste Gouret

Me Louise Chauchat, avocate des collectifs, rappelle que "sept décès, dont six par les forces de l’ordre, sont toujours au stade de l’enquête, sans qu’aucun juge d’instruction n’ait encore été saisi". Des délais "complètement anormaux" et qui tranchent avec le traitement "très rapide" de la justice concernant les émeutiers, nombreux à avoir été incarcérés dès leur interpellation et jugés dans la foulée. De quoi alimenter chez les familles des victimes le sentiment d’une "justice à deux vitesses", constate Me Chauchat. Une délégation composée de deux responsables de chaque collectif et de leur avocate a été reçue à 9h45 par le procureur de la République, Yves Dupas.


Le cortège a rejoint le palais de justice depuis la place du Mwâ Kââ, ce mardi matin. Photo Baptiste Gouret

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