
La dette calédonienne atteint des records. Le territoire affiche aujourd’hui un taux d’endettement de 360 %. En cause : les prêts garantis par l’État octroyés à la Nouvelle-Calédonie ces dernières années, plus particulièrement celui de 120 milliards de francs accordé en mars 2025 pour faire face à la crise liée aux émeutes de 2024.
Face à cette "situation économique et sociale d’une exceptionnelle gravité", le gouvernement a "officiellement sollicité l’Agence Française de Développement (AFD) pour la suspension temporaire du remboursement de plusieurs prêts contractés ces dernières années", annonce, ce jeudi 20 novembre, Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie et du budget. Une mesure que l’exécutif juge "indispensable pour garantir la continuité des services publics essentiels, préserver la stabilité financière des institutions calédoniennes et permettre une mise en œuvre fluide des chantiers de reconstruction engagés".
La demande porte sur le prêt octroyé en mars, ainsi que sur "ceux liés au plan de réponse au Covid", précise Christopher Gygès. Cela permettrait "de préserver les capacités d’action immédiates du gouvernement, de fluidifier l’avancement des travaux de reconstruction, de faciliter les discussions en cours sur la transformation d’une partie des prêts en subventions et de renforcer la soutenabilité de la dette calédonienne sur le long terme". Cette sollicitation fait suite aux demandes répétées des élus calédoniens pour désendetter le pays, condition de la relance économique tant attendue. La critique porte également sur les taux d’intérêt de l’AFD, qui dépassent actuellement les 4,5 %.