
"Faites deux pas vers l’avant pour entrer dans le cours." Céline, intervenante en Nia, lance la session. Il est midi, à Kari Véo. Elles dansent le quoi ? Le Mia ? Non, le Nia, pour Non-Impact Aerobic, ou Now I am, maintenant, je suis. "La pratique a été créée aux États-Unis dans les années 1980 par un couple, Debbie et Carlos Rosas, en alternative à l’aérobic", raconte Céline. Le Nia s’apparente à une danse mêlant des mouvements issus de neuf disciplines regroupées en trois grandes catégories : la danse (danse contemporaine, le modern jazz et les influences d’Isadora Duncan), les arts martiaux (tai-chi-chuan, aïkido et taekwondo) et la conscience corporelle (yoga, technique Alexander et méthode Feldenkrais). Mais avant tout, le Nia est un moment pour "être à l’instant à travers le mouvement, avec une énergie joyeuse".
De l’extérieur, on pourrait croire à de la danse libre. "Mais c’est très structuré, avec 52 mouvements de base", souligne l’intervenante. Céline a elle-même découvert cette technique en 2017 lors de cours de danse libre. En creusant un peu, l’archéologue de formation découvre que le Nia est bien plus qu’un simple moment pour bouger. Elle se forme en 2021 et enseigne à Ajaccio. Depuis avril 2025, Céline donne des cours de Nia en Nouvelle-Calédonie. "J’ai décidé de mettre le Nia au cœur de ma vie. Elle regroupe ce que j’ai toujours pratiqué : la danse, les arts martiaux – je suis ceinture noire de Viet Vo Dao – et le yoga." Avec le Nia, Céline aborde un nouveau chapitre, une autre manière d’envisager le mouvement, sans compétition. "Nous ne sommes pas là pour faire bien, mais pour ressentir."

Pour pratiquer le Nia, aucun prérequis : "C’est très inclusif, il est possible de danser assis, c’est ouvert à toutes et à tous." La tenue ? "On vient pieds nus et dans une tenue confortable dans laquelle on se sent bien… et belle." La clé, c’est que chacun, chacune réalise les mouvements selon ses propres capacités. "On tourne le regard vers l’intérieur : quel effet se mouvoir fait à son corps ? Bouger crée quelque chose de joyeux, cela nous rend vivants." La séance de 50 minutes s’appuie "sur une alliée de taille : la musique". La séquence débute par de la musique douce, puis le rythme s’accélère, et la séance se termine doucement, au sol, "pour se reconnecter à la terre, intégrer la session. "
Si le Nia se concentre sur le mouvement – des gestes simples à adapter selon chacun et chacune – une grande partie de cette discipline est tournée vers le spirituel. Bouger pour se faire plaisir, bouger en conscience, bouger naturellement, bouger pour s’apaiser, mentalement, spirituellement : ce sont les credos du Nia. "Écoutez la voix de votre corps, pas votre mental ou les autres. Se sentir bête et perdu fait partie de la pratique, alors allez-y."
Kaledo Nia [1] sur Facebook, sessions de Nia à la FOL – Kari véo les mardis à midi, et à la salle Blossom au Motor-Pool, les jeudis à 18 heures. 1 500 francs la séance.
Retrouvez le numéro 6 du magazine L Calédonie, paru en octobre, dans de nombreux points de vente et sur la page Facebook L Calédonie magazine. [2]