
Créé en 2009, le cluster Synergie regroupe une trentaine d’entreprises calédoniennes engagées dans la transition énergétique. "Ensemble, ces acteurs représentent près de 60 milliards de francs de chiffre d’affaires et plus de 1 200 emplois", souligne Alexandra Malaval Cheval, manager du cluster. "L’idée est de répondre d’une seule voix aux sollicitations des institutions et de donner un avis technique et économique pour éclairer les décisions réglementaires", signale Julien Barras, président de Synergie.
Le réseau électrique calédonien, déjà saturé, freine l’intégration de nouvelles énergies renouvelables. Pour y remédier, le développement de solutions de stockage, comme la batterie de Boulouparis ou les systèmes domestiques, apparaît indispensable. Néanmoins, leur déploiement exige une réglementation claire et sécurisée. "Nous accompagnons les institutions, notamment la Dimenc*, pour faire évoluer les textes", explique Julien Barras. La mobilité électrique constitue un autre chantier : si le Grand Nouméa dispose aujourd’hui d’un maillage satisfaisant en bornes de recharge, l’intérieur du territoire reste à équiper. Enfin, malgré l’essor du photovoltaïque, le solaire thermique, technologie écologique et rentable, peine à s’imposer : "un chauffe-eau solaire est amorti en moins de deux ans, c’est un excellent investissement", rappelle le président du cluster.
La gestion des déchets constitue un autre axe de travail. Côté panneaux solaires, les volumes restent limités : en dix ans, on dénombre moins d’un conteneur de déchets sur plus de 500 importés. Leur durée de vie réelle repousse l’échéance. "Un panneau solaire peut durer 50, voire 100 ans, souligne Julien Barras. Dans la plupart des cas, c’est la toiture qui sera remplacée avant lui." Quant aux matériaux qui les composent (aluminium, verre, silicium…), ils sont réutilisables ou recyclables. En revanche, la question des batteries est plus délicate, car leur fin de vie pose des défis logistiques, notamment pour l’exportation maritime de déchets considérés comme sensibles. Un problème qui dépasse la seule Nouvelle-Calédonie.
Synergie met également l’accent sur la formation. En partenariat avec l’Université, le lycée Jules-Garnier et la DTEFP**, le cluster œuvre à promouvoir les métiers de la transition énergétique et à assurer l’adéquation entre compétences et besoins des entreprises. En somme, malgré un contexte économique marqué par des pertes d’emplois, la transition énergétique reste un secteur porteur pour le territoire. Elle pose certains défis, mais ouvre aussi des perspectives industrielles et de formation pour les années à venir sur lesquelles veille Synergie.
* Direction de l’industrie et des mines de la Nouvelle-Calédonie
** Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle
Le magazine CCI Infos n° 308 d’octobre et novembre est disponible sur le site Internet de la Chambre de commerce et d'industrie [1].