
Dans un communiqué jeudi 27 novembre, le procureur de la République Yves Dupas informait de l’ouverture, le 12 août, d’une enquête préliminaire du chef de détournement de fonds publics visant certains élus du territoire, dont notamment le membre de l’exécutif en charge des sports, de la jeunesse et de la culture au sein du 18e gouvernement. Mickaël Forrest aurait dépensé, lors d’une mission entre le 6 et 17 avril 2023 à Paris, plus d’un million de francs pour des déplacements dans la capitale et vers l’aéroport Roissy-CDG. Une facture prise en charge par la Maison de la Nouvelle-Calédonie à titre d’avance de frais pour le compte du gouvernement, qui l'aurait jugé non conforme au règlement.
Mickaël Forrest poursuivi pour des frais de déplacements "particulièrement élevés" [1]
Mickaël Forrest apporte des explications dans un communiqué ce vendredi 28 novembre. "Le déplacement s’est fait dans le cadre d’un mandat du FLNKS, et non au nom du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Ensuite, la délégation comptait douze personnes, parmi lesquelles des élus du gouvernement, du Congrès et des provinces. Les moyens de transport mis à disposition ont été utilisés par l’ensemble de la délégation, et même ponctuellement par du personnel du haut-commissariat", est-il écrit. Le mouvement de libération indépendantiste s’était rendu à Paris à l’invitation de la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne, afin de participer à des discussions avec l’ensemble des forces politiques calédoniennes et l’État, marquant ainsi la reprise des discussions après le 3e référendum en 2021.
Le représentant, auditionné le 30 septembre, ajoute avoir demandé "la possibilité que mes collègues du gouvernement puissent être entendus afin d’apporter des éclaircissements supplémentaires". Celle-ci serait restée, "à ce jour, sans réponse de la part de l’officier de police judiciaire". Mickaël Forrest indique également avoir précisé que "si cette pratique ne correspond pas aux règles administratives en vigueur, elle est malheureusement courante", et s’est engagé "à ce que cela ne se reproduise plus".
Le membre de l’exécutif annonce aussi qu’une plainte devrait être déposée "afin de faire toute la lumière sur ces pratiques". Le parquet a orienté la procédure vers un classement sans suite, sous condition de versement par Mickaël Forrest d’une contribution citoyenne d’un montant de 150 000 francs au profit d’une association d’aide aux victimes.
L’enquête concerne un second élu, dont le procureur tait le nom, les investigations étant toujours en cours, pour une dépense de transport d’un montant de 410 000 francs lors d’une mission de six jours à Paris.