
Intronisé grand chef en 1981, il régnait sur le district de Couli, dans la région de Sarraméa, Farino et La Foa, depuis 45 ans. Bergé Kawa est mort, ce samedi 29 novembre, au Vanuatu, à l’âge de 78 ans. Cette figure emblématique coutumière, bien connue des Calédonien (ne) s, a notamment été à la tête du Conseil consultatif coutumier de 1996 à 1998. Institution qui deviendra ensuite le Sénat coutumier, où il siégea pour l’aire Xârâcùù, de 2005 à 2010.
"Bergé Kawa aura marqué plusieurs générations par son engagement, son franc-parler et son sens profond des responsabilités coutumières", a réagi le gouvernement par voie de communiqué. Ce père de onze enfants est aussi connu pour un combat de longue haleine : œuvrer au rapatriement de la dépouille de son ancêtre, le guerrier et leader de l’insurrection kanak, Ataï. Son crâne ainsi que celui de son sorcier avaient ainsi été restitués en 2014 par l’État lors d’une cérémonie au Muséum d’histoire naturelle de Paris, à laquelle Bergé Kawa avait assisté.
Ce travail a ainsi permis l’inhumation des deux corps lors d’une cérémonie solennelle en 2021 [1], au lieu-dit Wereha, à La Foa. "Enfin, ils vont être tranquilles désormais, et se reposer pour l’éternité chez eux", avait déclaré le grand chef de Couli, qui avait ensuite fait part de sa vive émotion lors de la profanation du mausolée, en juillet 2024 [2], où les reliques d’Ataï et de son compagnon Dao avaient été volées. Qualifié "d’homme de parole d’une grande sagesse" par Jean Thevedin, le président du conseil coutumier de Xârâcùù, "Bergé Kawa était un homme de terrain, profondément engagé au service de la population de l’aire".
Le grand chef de la tribu de Petit-Couli était également connu pour avoir à plusieurs reprises eu affaire avec la justice, notamment condamné à de la prison ferme pour avoir causé la mort de l’un de ses passagers lors d’un accident survenu en 2006 [3], alors qu’il conduisait. Bergé Kawa avait aussi fait parler de lui en 2015, lorsqu’il avait agressé un automobiliste qui avait pris en photo le site de la grande chefferie [4] sans en avoir demandé l’autorisation. Des faits de violences qui l’avaient conduit trois semaines au Camp-Est, décision de justice dont il avait fait appel et qui avait suscité une levée de boucliers, notamment de la part des instances coutumières jugeant la peine disproportionnée [5].
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[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/histoire/devant-le-futur-mausolee-d-atai-beaucoup-esperent-voir-naitre-un-avenir-apaise
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/sud/la-foa/justice/faits-divers/que-sait-on-sur-la-profanation-du-mausolee-du-grand-chef-atai
[3] https://www.lnc.nc/article/justice/trois-mois-ferme-pour-berge-kawa
[4] https://www.lnc.nc/article/pays/justice/berge-kawa-libere-apres-trois-semaines-de-prison
[5] https://www.lnc.nc/article/pays/justice/berge-kawa-l-indignation-des-coutumiers
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