
C’est un phénomène mondial auquel n’échappe pas la Nouvelle-Calédonie. L’usage excessif des écrans est désormais "un véritable enjeu de santé publique", rappelle l’Agence sanitaire et sociale (ASS), qui a lancé mardi 2 décembre une campagne de sensibilisation, sous le slogan "Éteins l’écran, allume la vie !", visant à "protéger les enfants" de ce fléau.
Sur le Caillou, alors que moins de deux jeunes sur dix respectent les recommandations en matière d’activité physique, ils sont trois sur quatre à déclarer passer plus de deux heures par jour devant les écrans pendant leur temps libre*, "bien au-delà du temps conseillé pour lutter contre la sédentarité", souligne l’ASS. Plus inquiétant encore : un jeune sur cinq déclare regarder un écran plus de six heures par jour.
Autre signal alarmant : l’exposition des tout-petits (0-3 ans) augmente elle aussi. Pour ces très jeunes enfants, cet usage précoce des écrans peut entraîner "agitation, difficulté à gérer les émotions, difficulté relationnelle, lien parent-enfant fragilisé, troubles de la motricité, retards d’apprentissage…" L’ASS rappelle également que des temps d’écran excessifs augmentent le risque d’accès à des contenus inadaptés, ce qui peut provoquer, là aussi, une longue liste de conséquences, allant de la fatigue à l’obésité en passant par des troubles du comportement.
Par conséquent, l’Agence sanitaire et sociale cherche à sensibiliser les parents dans le cadre d’une campagne qui s’étalera jusqu’au 19 décembre, "période propice aux rassemblements familiaux, amicaux et aux partages de moments conviviaux". L’objectif : leur donner les clés nécessaires pour "instaurer des repères sereins" auprès de leurs enfants et parvenir à un "usage responsable, raisonné et adapté". Plusieurs conseils vont structurer la campagne : "pas d’écran avant 3 ans", un accompagnement systématique des parents, et l’instauration de "quatre moments clés sans écran" dans la journée, qu’importe l’âge.
L’ASS a déjà mis en ligne trois vidéos sur les réseaux sociaux, également diffusées au cinéma et à la télévision, concernant les conséquences sur le développement des tout-petits, les risques d’un usage excessif chez les plus grands et le rôle essentiel des parents. L’agence espère ainsi "toucher le cœur des familles calédoniennes et susciter des changements de comportements durables".
*Données issues du baromètre santé jeune 2025