
"Après autopsie, le décès apparaît consécutif à l'impact d'une pièce métallique liée à l'airbag", a déclaré la procureure de Saint-Denis Véronique Denizot dans un communiqué. "Des investigations sont en cours pour vérifier si le véhicule faisait l'objet d'une campagne de rappel".
Le décès s'est produit dans la nuit de samedi à dimanche sur la route des Tamarins, une quatre-voies reliant l'ouest au sud de La Réunion. Cela porte à trois le nombre de morts recensés à La Réunion à la suite de l'explosion d'un airbag Takata.
L'entreprise japonaise Takata, aujourd'hui en faillite, est au cœur d'un scandale mondial depuis plus de dix ans. Ses airbags provoquent des explosions mortelles ou engendrant de graves blessures à cause d'un gaz propulseur, le nitrate d'ammonium, qui se dégrade avec le temps, particulièrement dans les climats chauds et humides.
Selon le ministère des Transports, les accidents de voiture attribués à des éclatements d'airbags défectueux ont fait une vingtaine de morts en France, en grande partie dans les Outre-mer. Fin octobre, une enquête a ainsi été ouverte en Nouvelle-Calédonie après le décès d'un homme à Maré [1] causé par l'éclatement d'un airbag pendant qu'il travaillait sur le véhicule.
Actuellement, "1,8 million de véhicules sont recensés en France comme étant encore à réparer, dont 1,3 million font l'objet d'un rappel dit Stop drive", qui implique de ne plus rouler avant le remplacement (gratuit) des airbags du véhicule, a indiqué le ministère des Transports mercredi.
En mars, un juge d'instruction a mis en examen le distributeur automobile Leal Réunion après les blessures d'un conducteur dont l'airbag avait explosé, une première en France.
Depuis que le risque d’explosion des airbags de la marque Takata est connu, au moins 18 personnes sont mortes (19 en incluant le décès suspect survenu à Maré) dont 16 dans les Outre-mer et deux en France hexagonale. Par ailleurs, au moins 25 personnes auraient également été blessées.
Pourquoi une si forte proportion dans les territoires ultramarins ? Ce serait lié aux conditions météorologiques spécifiques, particulièrement chaudes et humides, qui accélèrent le vieillissement et donc la dégradation de ces équipements, contenant un gaz qui peut exploser au visage des automobilistes.
La liste des véhicules concernés est consultable sur le site du gouvernement national [2]. Les Calédoniens qui possèdent l’un de ses véhicules doivent, eux, se tourner vers le concessionnaire automobile local pour faire examiner les airbags. Vingt marques de véhicules en circulation dans le pays ont ainsi été identifiées.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/iles/mare/faits-divers/airbags-takata-defectueux-une-nouvelle-victime-presumee-a-mare
[2] https://www.ecologie.gouv.fr/rappel-airbag-takata
[3] https://www.lnc.nc/user/password
[4] https://www.lnc.nc/user/register
[5] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements