
"L’atrocité inspirée par l’État islamiste dimanche dernier montre l’évolution rapide du contexte de sécurité dans notre pays", a déclaré le Premier ministre, Anthony Albanese, une semaine après l’attentat meurtrier, annonçant lancer un audit de la police et des services de renseignement du pays. "Nos agences de sécurité doivent être en mesure d’y répondre."
L’un des deux tireurs, Naveed Akram, grièvement blessé lors de la tuerie menée avec son père, avait été interrogé par le renseignement australien en 2019 pour potentielle radicalisation, mais les autorités avaient alors jugé qu’il ne constituait pas une menace. Son père a également été interrogé, mais a obtenu un permis de port d’armes lui permettant de posséder six fusils. Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé un renforcement des lois contre l’extrémisme et sur la détention d’armes. Cet attentat a plus globalement forcé le pays à remettre en question sa politique de lutte contre l’antisémitisme, et à constater son échec à protéger les juifs australiens.
De nombreux membres de la communauté juive ont critiqué le gouvernement travailliste, estimant que leur cri d’alarme face à la montée de l’antisémitisme depuis le 7-Octobre n’avait pas été pris en compte. Pour le rabbin Yossi Friedman, "le message était clair depuis un peu plus de deux ans". "Est-ce que nous nous sentons en sécurité ? Pour être honnête, pas vraiment".
Une série d’obsèques ont été organisées cette semaine par les familles, dont celles, particulièrement poignantes, de la petite Matilda, 10 ans. Une équipe d’enquêteurs de la police et des renseignements se penche à présent sur les déplacements et les contacts des deux suspects, notamment un voyage qu’ils ont effectué dans le sud des Philippines avant l’attaque.
"Nous allons identifier les méthodes, les moyens et les connexions de ces criminels présumés afin de déterminer avec qui ils ont communiqué avant l’attaque", a déclaré Krissy Barrett, la cheffe de la police fédérale australienne.
Interrogé dimanche sur la question de savoir si l’attaque aurait pu être évitée, Chris Minns, le Premier ministre des Nouvelle-Galles du Sud où se trouve Sydney, a répondu : "Je ne sais pas. C’est quelque chose qui m’empêche de dormir la nuit et qui me préoccupe beaucoup".