
Les coupures d’électricité enregistrées ces derniers mois en Nouvelle-Calédonie, et en particulier la panne généralisée survenue le 21 décembre [1], ont conduit le gouvernement à réunir les opérateurs du secteur de l’énergie ce mardi 23 décembre. Objectif : identifier précisément les causes des incidents et définir des mesures correctives, tant sur le plan technique que sur celui de l’information des usagers.
Selon les éléments présentés lors de cette réunion de travail, l’origine de la panne du 21 décembre a été clairement identifiée. "Ce qui nous a été présenté, c’est que c’était une avarie technique sur le poste source d’Enercal de Doniambo", explique Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’énergie. Ce poste constitue un point névralgique du réseau électrique, accueillant une part majeure de l’alimentation. "C’est le principal poste source, donc quand il y a un incident sur ce poste-là, l’impact est très important", résume-t-il.
Contrairement aux coupures plus localisées observées habituellement, l’incident du 21 décembre a entraîné une interruption beaucoup plus large. Une situation d’autant plus notable que l’équipement avait été vérifié peu de temps auparavant. "Il avait été inspecté il y a dix jours", souligne Christopher Gygès, qui ne remet pas pour autant en cause la qualité globale du réseau.
Pour l’exécutif, ces événements ne traduisent pas une fragilité structurelle du système électrique calédonien. "C’est un bon réseau, avec des points de faiblesse à certains endroits", estime le porte-parole du gouvernement. Le poste de Doniambo figure parmi ces points identifiés, tout comme d’autres secteurs du réseau en cours de travaux ou appelés à être renforcés.
Au-delà du diagnostic technique, la réunion a également mis en lumière les lacunes en matière de communication lors des incidents majeurs. Christopher Gygès reconnaît n’avoir été informé que tardivement de la panne de dimanche dernier. "Je suis porte-parole du gouvernement, et pourtant je n’ai pas eu d’informations jusqu’à lundi après-midi", indique-t-il, en comparant la situation aux procédures existantes pour les installations classées, qui prévoient des remontées d’information quasi automatiques.
Pour y remédier, il a été acté qu’une procédure spécifique serait mise en œuvre dès le mois de janvier 2026. "Il y aura une procédure type installation classée, pour qu’on puisse informer à la fois les autorités et les médias, afin qu’il y ait un relais vers la population", précise-t-il.
Par ailleurs, des réunions mensuelles de suivi vont être instaurées entre le gouvernement et les opérateurs. Elles devront aboutir à l’élaboration d’un plan d’action visant à identifier les zones de faiblesse du réseau et à programmer les investissements nécessaires. "On va réduire considérablement le risque, même si on ne peut jamais le mettre à zéro", insiste Christopher Gygès.
Certaines mesures doivent être engagées rapidement, tandis que d’autres s’inscrivent dans un calendrier plus large. "Dans le courant de l’année 2026", estime le membre du gouvernement, qui annonce la présentation prochaine de ce plan.