Cathy attend les passagers tranquillement, à l’entrée du parc Fayard. Devant elle, le petit bus ; derrière, la rivière, la Dumbéa, grosse, marron, chargée des pluies de la veille. En ce vendredi 26 décembre, les visiteurs à destination du parc naturel de la Dumbéa sont rares. " J’ai eu dix passagers depuis ce matin ", constate la conductrice de la navette. Plusieurs facteurs expliquent cette faible fréquentation : la pluie de la veille, ce jour de la semaine, mais aussi et surtout la remise en fonction des navettes, qui sont désormais payantes. Une autre raison s’invite selon Cathy : " Depuis quelques jours, il est possible de se garer dans le parc de la Dumbéa. " Et en effet, le petit parking à l’entrée du parc naturel a été agrandi de 55 places supplémentaires, aménagées jusqu’au stand de tir. Autrement dit, tant qu’il reste des stationnements disponibles, les usagers ne sont pas obligés d’emprunter une navette.

Si la municipalité de Dumbéa a communiqué sur la remise en place du système de navettes du parc Fayard à l’entrée du parc de la Dumbéa, et sur leur caractère désormais payant – 150 F le trajet (donc 300 francs pour un aller-retour) par personne –, aucune communication n’a, pour l’heure, été faite sur ces aménagements.

Un petit budget à prévoir

D’ailleurs, en arrivant, les visiteurs sont surpris. Comme Clarisse, accompagnée de son mari et de ses trois enfants. " On s’est levés ce matin et on s’est dit : allons marcher aux Marmites ! C’était sur un coup de tête. " Pour la randonnée aux Marmites, il faudra repasser. Patricia, ambassadrice environnement pour l’association Dumbéa Rivière Vivante, postée à l’entrée, leur déconseille la balade au vu de l’état de la rivière. C’est également elle qui leur apprend qu’ils peuvent entrer se garer dans le parc.

"Nous ne savions pas que le parking était ouvert ! On va plutôt au Trou des Nurses en général, l’accès à la rivière est plus facile. Mais on apprend aussi que les navettes sont de retour, et qu’elles sont payantes, y compris pour le Trou des Nurses, raconte Clarisse. Eh bien, ce n’est pas pratique pour les gens qui viennent comme ça, sur un coup de tête ! Maintenant, il faut prévoir les pièces, et c’est quand même un budget, surtout quand on est cinq. " 1 500 F l’aller-retour, c’est en effet une somme à prévoir. Cathy, la conductrice de bus, a remarqué une astuce : "Le groupe paie à l’aller, et au retour, il n’y en a qu’un ou deux qui prennent la navette, puis ils vont chercher les autres en voiture. "

"Je n’ai jamais utilisé les navettes"

Perrine et son mari Damien ont été prévoyants ce matin. " On a regardé sur Internet, on a vu que les navettes étaient de nouveau mises en place et payantes. On préfère payer 150 F par personne que 15 000 F d’amende si on est mal garés ! ", constate Damien. " Les horaires des navettes sont cohérents, la conductrice est très disponible et arrangeante, on est très contents. " Même avec l’ouverture des 55 places de parking supplémentaires, Damien, Perrine et leurs enfants Marc et Lise utiliseront peut-être encore la navette lors de leur prochaine visite. À l’entrée du parc, ils prennent le temps d’écouter les recommandations de sécurité de Patricia et demandent conseil pour l’itinéraire à choisir.

Adrien, lui, n’a pas besoin de conseils. Il vient une fois par semaine dans le parc de la Dumbéa, accompagné de son chien Doby, et connaît l’endroit par cœur. Pas de surprise, donc, en venant ce matin pour gravir le mont Moné : il savait que les navettes étaient de retour, qu’elles étaient payantes et que des places de parking étaient disponibles jusqu’au stand de tir. " Je n’ai jamais utilisé les navettes, même quand elles étaient gratuites, je préfère être autonome, assure le jeune homme. Alors maintenant qu’elles sont payantes, encore moins ! ", sourit-il. " Par contre, ces places de parking, c’est vraiment pas mal. Ça me rapproche un peu du départ des randonnées, même si, bien sûr, je viens pour marcher de toute façon. "