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  • | Crée le 31.12.2020 à 11h35 | Mis à jour le 01.01.2021 à 07h09
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    De la fumée s'élève à l'aéroport d'Aden (Yémen) apprès plusieurs explosions le 30 décembre 2020 Saleh Al-OBEIDI [AFP]
    Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ahmed ben Moubarak s'est engagé jeudi à "rétablir la stabilité" dans son pays ravagé par la guerre, au lendemain d'une attaque meurtrière à l'aéroport d'Aden qui a visé les membres du nouveau gouvernement d'union nationale.

    Des explosions ont fait au moins 26 morts, dont trois humanitaires et un journaliste, ainsi que plus de 50 blessés mercredi à l'aéroport d'Aden, capitale provisoire du Yémen, où venait d'arriver le nouveau gouvernement d'union, sans faire de victime parmi les ministres.

    "Le gouvernement est déterminé à remplir ses devoirs et à oeuvrer pour restaurer la stabilité au Yémen. Cet acte terroriste ne l'en dissuadera pas", a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie, Ahmed ben Moubarak.

    Malgré ces promesses, dans un pays mis à genoux par les conflits, les habitants d'Aden, grande ville du sud du Yémen, ne cachent pas leur colère.

    Nour, 28 ans, dénonce "la stupidité" du gouvernement en matière sécuritaire, responsable selon elle de cette "journée douloureuse et effrayante".

    "Nous étions optimistes avec l'arrivée du gouvernement, non pas car ce sont des hommes dévoués à la nation, mais parce que cela pouvait signifier le retour des services et la fin des crises", confie-t-elle à l'AFP.

    "Mais ils ont annoncé leur arrivée à l'avance et dans un aéroport civil plein de monde. C'est ce qui a causé cette catastrophe", dénonce-t-elle. "La plupart d'entre nous se dit: si seulement ces missiles les avaient touchés eux et non des civils innocents."

    Le gouvernement s'est réuni pour la première fois à Aden jeudi et observé une minute de silence en hommage aux victimes de l'attaque.

    "Les premières conclusions de l'enquête montrent que la milice terroriste des Houthis est derrière cet acte criminel", a déclaré le Premier ministre Maïn Saïd durant la réunion.

    "Attaque la plus importante"

    Le conflit au Yémen oppose le gouvernement aux rebelles Houthis, qui lui ont raflé une grande partie du nord du pays, dont la capitale historique Sanaa en 2014.

    Les forces fidèles au pouvoir sont appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite voisine, qui souhaite contrer les rebelles soutenus par son grand rival régional, l'Iran.

    Les Houthis n'ont jusqu'ici pas réagi à l'attaque de mercredi. Le gouvernement et ses partisans ont été par le passé pris pour cible par les rebelles Houthis mais aussi par les organisations jihadistes Al-Qaïda et Etat islamique.

    Le porte-parole des Affaires étrangères de l'Iran, Saïd Khatibzadeh, a dénoncé "l'invasion et l'occupation étrangère au Yémen" comme étant "la principale cause d'instabilité", en référence à la coalition militaire dirigée par Ryad.

    Le conflit a plongé le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU, avec des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une population au bord de la famine.

    Pour l'analyste yéménite Maged al-Madhaji, l'attaque de mercredi est tout simplement "la plus importante de la guerre au Yémen".

    "Elle aurait pu anéantir le gouvernement légitime dans sa totalité", explique à l'AFP le directeur du centre de réflexion Sana'a Center for Strategic Studies.

    "Dernier espoir"

    Le gouvernement d'union réunit différentes factions rivales au sein du camp anti-Houthis.

    Les divergences entre partisans du pouvoir central et séparatistes du Sud avaient dégénéré en violences armées. Pour resserrer les rangs, Ryad a négocié un accord de partage du pouvoir et chapeauté la formation du nouveau gouvernement pour maintenir l'unité de la coalition face aux rebelles.

    A Aden, Bassem al-Qadhi, qui a perdu son cousin dans l'attaque de mercredi, veut garder espoir.

    "Nous sommes optimistes vis-à-vis du gouvernement d'union. C'est le dernier espoir pour sortir Aden de son état d'épuisement et de tristesse", dit à l'AFP ce jeune journaliste. "Les gens veulent vivre. Ils n'en peuvent plus de la mort, des destructions et du terrorisme".

    L'attaque de mercredi a été condamnée notamment par l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a perdu trois humanitaires.

    "Une très triste fin d'une année difficile", a déploré dans un communiqué Katharina Ritz, cheffe de la délégation du CICR au Yémen, espérant de "meilleurs" lendemains pour ce pays aux abois.


    Une foule de Yéménites accueillant les membres du nouveau gouvernement d'union à leur arrivée à l'aéroport d'Aden le 30 décembre 2020, peu de temps avant plusieurs explosions ayant secoué l'aéroport faisant des morts et ds blessés Saleh Al-OBEIDI [AFP]


    De la fumée s'échappe d'un batiment de l'aéroport d'Aden au Yémen, après des explosions meurtrières au moment de l'arrivée du nouveau gouvernement d'union, le 30 décembre 2020 Saleh Al-OBEIDI [AFP]


    Explosions à l'aéroport d'Aden [AFP]

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