En votant, vendredi, l’obligation vaccinale pour l’ensemble des adultes calédoniens [1], les élus du Congrès savaient que la mesure diviserait la population. Et la réaction ne s’est pas fait attendre. Ce samedi matin, quelques milliers de personnes (2500 selon la police, plus de 4000 selon les organisateurs) se sont réunies devant le gouvernement pour ensuite défiler jusqu’au Congrès afin de manifester leur opposition à ce texte.
Une marche organisée par Réinfocovid NC : " On invite les Calédoniens à manifester pour une Nouvelle-Calédonie sans pass sanitaire et sans obligation vaccinale. On joue à un jeu dangereux en extorquant un consentement par voie d’autorité, estime Gaëlle Wéry, porte-parole du collectif. La pression est importante à tous les niveaux de la société : sur les jeunes, sur la population professionnelle, qui craint d’être renvoyée. Et ce, pour un produit dont on ne connaît pas les bénéfices et les risques sur le moyen et le long terme."
Parmi la foule, tous les manifestants ne sont pas pour autant farouchement contre ces injections : "Je pourrais très bien être vaccinée. Je suis surtout là par rapport au pass sanitaire et pour m’exprimer contre un texte que j’estime liberticide. C’est bien au-delà du vaccin, je crains que cette mesure soit discriminatoire et répressive, raconte Aline, 40 ans, du Mont-Dore. On vit dans un pays fragile au niveau de l’unité, le référendum approche et j’ai peur que ce texte fragilise encore plus le climat. Et c’est aussi pour cela, que certains discours que j’entends au micro ce matin me dérangent. Il faut faire attention aux mots : être plus neutres, moins manichéens. "