Le soufflet est un peu retombé. Au premier semestre 2023, le Caillou avait connu une fréquentation historique [1], avec 54 184 touristes (hors croisiéristes), soit une hausse de +2,3 % par rapport à 2019, qui était déjà une année record. Mais les derniers chiffres publiés par l’Isee (Institut de la statistique et des études économiques), qui couvrent les mois de janvier à septembre, montrent un certain infléchissement de cette courbe.
Au total, 87 623 touristes ont ainsi été accueillis, soit une fréquentation en léger recul de 2 % par rapport à 2019, mais qui reste " globalement positive", et notamment plus élevée que pour les années antérieures à 2019.
Le troisième trimestre 2023 a ainsi été un peu moins dynamique, en particulier les mois d’août et de septembre, qui ont respectivement affiché 9512 et 11 543 visiteurs (soit - 22 % et - 5 % par rapport à 2019). Au total, ce troisième trimestre affiche donc une fréquentation en baisse de 9 %.
Pour autant, ces chiffres n’ont rien d’alarmant lorsqu’on sait que les experts misaient sur un retour à la normale de ce secteur après la pandémie d’ici 2026, voire 2027. Et que le marché japonais ne redécolle toujours pas, accusant une baisse de 70 %, entre janvier et septembre comparé à la même période en 2019.
"Le problème de ce marché, c’est que le Japon connaît actuellement de fortes difficultés économiques avec un PIB (produit intérieur brut) en recul pour la troisième année consécutive, une perte de pouvoir d’achat et un yen dévalué", analyse Olivier Fagnot, le directeur de l’Isee, qui juge néanmoins "satisfaisante" la fréquentation touristique de l’année en cours. "C’est même au-delà des espoirs si on prend en compte les prévisions de reprise formulées pendant la crise Covid. Globalement, la reprise du tourisme est bonne. Si le troisième trimestre est en repli par rapport à 2019, on revient aux niveaux classiques que l’on connaissait en 2017 et 2018. Il y a donc un fort potentiel, notamment lorsqu’on voit la hausse marquée du nombre de visiteurs australiens, néo-zélandais et même polynésiens."
En effet, les tendances observées au premier semestre se sont encore confirmées en septembre avec une affluence toujours aussi forte des Australiens (+14 %) et des Néo-Zélandais (+7,8 %).
Dans le détail, le secteur suit ainsi cette dynamique depuis janvier (par rapport à 2019) :
+5 % de Métropolitains (1er marché représentant 32 % des touristes)
+17 % d’Australiens (2e marché représentant 25 % des touristes)
+10 % de Néo-Zélandais (3e marché représentant 11 % des touristes)
-70 % de Japonais (4e marché représentant 5 % des touristes)
De janvier à septembre, le Caillou a reçu 202 966 croisiéristes, soit -18 % par rapport à 2019. Un recul qui s’explique en partie par le fait que deux escales sur les quatre que comptait le pays avant la pandémie n’ont pas rouvert, à savoir l’île des Pins et Maré.
Ainsi, 177 462 croisiéristes ont été accueillis à Nouméa (-13 %) et 124 776 à Lifou (-9 %).