En quoi la réouverture de la ligne Nouméa-Melbourne peut-elle intéresser les Australiens ?
J’ai une certaine fascination pour Nouméa et la Nouvelle-Calédonie car c’est une population que l’on ne connaît pas ici, avec son passé et son histoire liée aux indigènes, similaire avec celle de l’Australie. C’est un point qui peut particulièrement intéresser les Australiens. Je me souviens surtout du centre culturel Tjibaou qui m’a complètement impressionné. On y apprend des histoires qu’on ne connaît pas en Australie. La Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas Fidji, ce n’est pas Bali, c’est autre chose mais qui peut nous toucher directement et en particulier, je pense, les habitants de Melbourne, où la population est assez éduquée.
C’est également très intéressant d’aller dans votre bush (la Brousse) de découvrir des forêts qu’on ne connaît pas ici, avec des espèces différentes, etc.
Depuis la pandémie et le confinement particulièrement long à Melbourne, les comportements ou attentes de la population ont-ils changé ?
En ce moment, en période post-Covid, les Australiens, et notamment les habitants de Melbourne, cherchent à sortir, à voyager car la vie est trop courte et il faut vivre des aventures. La réouverture de cette liaison avec Nouméa est donc une opportunité énorme pour la Nouvelle-Calédonie d’attirer de nouveaux touristes.
Nous avons eu le confinement le plus long du monde ici. Les habitants de Melbourne voyagent déjà beaucoup dans l’État du Victoria et effectuent de nombreux voyages domestiques, dans des endroits qui ne sont pas trop chers. Ce nouveau vol peut être un endroit intéressant à découvrir, notamment grâce à ses îles et à ses plages, mais le coût élevé de la vie restera un frein.
Ici, il y a des gens qui ont déjà " fait tout Bali " et ils ont des attentes de haut de gamme qu’ils ne retrouveront pas forcément en Nouvelle-Calédonie.
Pour autant, cette destination est plus traditionnelle et préservée, sans tourisme de masse, en dehors des croisiéristes. La plupart des gens de Melbourne qui connaissent la Calédonie, ne la connaissent qu’à travers la croisière. Ce point peut donc être mis en avant.
Vous êtes guide à Melbourne depuis vingt ans, quels sont les atouts de cette ville qui peuvent donner envie aux Calédoniens de (re)venir la découvrir ?
C’est une grande ville avec une population énorme mais qui regorge de petites rues et de petits recoins, qui rendent Melbourne beaucoup plus sympathique car cela permet d’avoir un rythme plus tranquille et d’être moins en permanence dans la frénésie typique des grandes villes.
Quels sont vos conseils aux Calédoniens qui comptent visiter Melbourne ?
Il y a des musées incroyables ainsi que des espaces gratuits comme la " State library of Victoria ", la librairie de Melbourne, qui est extraordinaire avec son dôme de cinq étages. Elle est ouverte depuis 1853. C’est un temple de la connaissance qui réunit tout le monde autour de l’éducation. Pour moi, cet endroit est presque comme une cathédrale.
Ensuite, je recommanderai de se balader dans toutes les galeries (dont beaucoup ont conservé leur architecture victorienne) ainsi que de se rendre dans l’un des nombreux stades pour assister à une compétition sportive.
En tant que guide francophone de la ville, êtes-vous prête accueillir des Calédoniens ?
Oui bien sûr. Comme je connais un peu déjà la Nouvelle-Calédonie, cela m’aide à mieux accueillir ces visiteurs. Tout comme mes quelques années passées en France. Je cherche surtout à proposer des visites en petits groupes et ça tombe bien parce que les Calédoniens se baladent beaucoup en famille et en communauté. C’est le style de public que je préfère.
Elle est souvent considérée comme la capitale australienne du street-art. Fresques murales, graffs, stickers… Les façades et recoins de Melbourne regorgent d’art urbain.
C’est notamment le cas au CBD (Central Business District), comprenez le centre-ville, dans la petite ruelle nommée Hosier Lane, recouverte de toute part d’œuvres en tous genres, qui se mêlent et parfois même se chevauchent.
"C’est une ruelle où la mairie a dit, on vous laisse faire : faites vos expérimentations, faites venir vos amis, etc. C’est vraiment incroyable de voir toutes ces différentes formes d’art ici", glisse Fiona Sweetman, au détour de sa visite guidée.
Il existe près de 40 "Lanes" rien que dans le centre-ville de Melbourne, ce qui donne à la ville son côté plus fantaisiste, calme, voire underground. Ces ruelles sont un musée à ciel ouvert ou les artistes s’en donnent à cœur joie et où les passants peuvent flâner loin du tumulte du trafic routier.
Mais le street-art ne se limite pas au CBD, les quartiers de la proche périphérie du centre-ville valent d’ailleurs au moins tout autant le détour, comme Fitzroy, un secteur branché où foisonne là encore l’art urbain…. ainsi que les bars où sortir.
Pour plus d'informations sur les visites que propose Fiona Sweetman, rendez-vous sur le site Hidden secrets tours [2].
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/tourisme/transports/economie/pacifique/australie/nouvelle-caledonie/le-retour-des-liaisons-avec-melbourne-repond-a-un-enjeu-majeur-pour-aircalin-et-pour-la-nouvelle-caledonie
[2] https://hiddensecretstours.com/about/
[3] https://www.lnc.nc/user/password
[4] https://www.lnc.nc/user/register
[5] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements