Prolonger les quatre voies de Savexpress, entre Païta village et Tontouta. Si l’idée ne date pas d’hier, elle semble désormais passer à la vitesse supérieure, en entrant dans une phase concrète. Lancée en novembre 2022, la rénovation complète de l’échangeur de Païta nord répond à un double objectif [1] : accompagner l’urbanisation de la zone (20 000 automobilistes empruntent cet axe chaque jour) et rendre possible l’extension de ce tronçon à une 2x2 voies.
Et ce, avec plusieurs options possibles : jusqu’à ce nouvel échangeur, voire jusqu’au col de la Pirogue si le gouvernement le décide. Et, pourquoi pas, jusqu’à Tontouta, comme certains membres loyalistes de l’exécutif le demandent [2], pour venir au secours de la filière du BTP et relancer l’économie dans le pays.
Ce projet est d’ailleurs inscrit en tête de leur liste des seize grands investissements à mener dans le pays. "Il faut poursuivre le chantier qui est en cours au niveau de l’échangeur. Le tracé de la 2x2 voies a été validé par le gouvernement jusqu’à Tontouta, assure Yoann Lecourieux, en charge des politiques de développement et de l’aménagement du territoire. Désormais, nous entrons en phase de négociations foncières. Certes, ce sont des projets à long terme, mais qui peuvent être commencés dès maintenant et réalisés, étape par étape. Cela peut commencer à partir de 2025 et se poursuivre pendant sept à huit ans, jusqu’en 2032, par tranches de réalisations et de financements. L’objectif, c’est de trouver des chantiers qui durent, afin de pallier la crise du nickel."
Quant à modifier l’emplacement de l’axe du col de la Pirogue, sujet également évoqué de longue date, rien ne semble encore acté : "Il faut améliorer son tracé et travailler en amont et en aval du col", glisse le membre du gouvernement, sans en dévoiler davantage, si ce n’est qu’il "faudra aussi travailler sur une meilleure desserte des voies secondaires avec des giratoires et des échangeurs".
Parmi les chantiers à lancer, selon les membres loyalistes du gouvernement, pour soutenir l’économie du pays figure également la création de zones de dépassement avec des zones d’arrêt "tous les dix kilomètres" sur la RT1.
Si cette fréquence semble un brin démesurée en l’état actuel des finances des collectivités, Yoann Lecourieux l’assure : "Des études ont été menées et nous sommes en capacité d’en réaliser sur l’ensemble de la RT1, en accélérant ces calendriers de travaux. C’est une manière de renforcer la sécurité routière tout en fluidifiant le trafic."
C’est un projet qui devrait permettre de désengorger en partie la Savexpress et de fluidifier le trafic pour les employés de la zone industrielle et les habitants du Grand Nouméa. Un pont reliant les quartiers de Koutio et de Ducos devrait être prochainement réalisé. Si aucune date ou montant n’ont encore été rendus publics, ce chantier vient d’être inscrit dans les prochains contrats de développement entre l’État et la province Sud [3]. Un projet qui s’inscrit dans la continuité des annonces de construction d’une nouvelle prison dans le secteur.
"Cet axe reliera l’actuel échangeur de Koutio aux remblais qui accueilleront la future prison. Ce nouveau centre pénitentiaire ne pourra se réaliser que si ce pont est construit pour réaliser une jonction entre la prison et le Médipôle, ce qui est une obligation, glisse Yoann Lecourieux, également maire de Dumbéa. Il faut accélérer la réalisation de cette infrastructure. C’est très important. La commune porte ce projet depuis des années et nous sommes très heureux de l’annonce de la réalisation de cette infrastructure."
Au chapitre des serpents de mer, la voie de contournement de Saint-Louis pour relier Nouméa et le Mont-Dore Sud, tient sans doute le haut du pavé. Un projet qui divise, mais qui continue de faire son bonhomme de chemin. Après de nombreuses études sur la faisabilité de construire un tel viaduc au-dessus du lagon, le sujet est de nouveau inscrit au menu des nouveaux contrats de développement entre l’État et la province Sud. Et ce, en vue de financer "les études finales" sur cette infrastructure appelée de leurs vœux par certains Mondoriens.
Porte d’entrée de la Brousse, le pont de style Eiffel qui surplombe la Tontouta, est aujourd’hui, l’un des plus empruntés, mais aussi l’un des plus dangereux du pays, notamment en raison de son étroitesse.
C’est pourquoi le gouvernement a décidé d’acter sa reconstruction comme l’un des chantiers phares à mener au cours de la prochaine génération des contrats de développement, qui viennent d’être renouvelés avec l’État, pour la période 2024-2027. [4]
Le deuxième ouvrage à bénéficier de ce dispositif se situera quant à lui dans la capitale. Fragilisé lors du passage de la dépression tropicale Gretel, l’ouvrage à l’entrée de Nouville aura lui aussi droit à sa cure de jouvence. Pour rappel, en mars 2020, une barge s’était encastrée dessus.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/grand-noumea/paita/l-echangeur-de-paita-nord-prend-forme-la-livraison-prevue-pour-juin
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/economie/les-membres-loyalistes-du-gouvernement-declarent-l-etat-d-urgence-economique-et-social
[3] https://www.lnc.nc/article/economie/etat-province-sud-seize-operations-et-10-milliards-de-francs-inscrits-au-contrat-de-developpement
[4] https://www.lnc.nc/article/politique/nouvelle-caledonie/renovation-du-stade-numa-daly-de-lycees-de-l-ancien-cht-quels-sont-les-grands-projets-portes-par-le-gouvernement
[5] https://www.lnc.nc/user/password
[6] https://www.lnc.nc/user/register
[7] https://www.lnc.nc/formulaire/contact?destinataire=abonnements