Avec près de 343 000 croisiéristes enregistrés sur le Caillou en 2023, le secteur a retrouvé ses chiffres d’avant Covid. Pour autant, alors que les paquebots ne font plus escale qu’à Nouméa et à Lifou, ces visiteurs de quelques heures, n’ont qu’un très bref aperçu du pays.
C’est pourquoi Nouvelle-Calédonie tourisme (NCT) a décidé de métamorphoser une partie de la gare maritime, aux quais Ferry, en ouvrant un nouvel "espace immersif" qui permet de montrer la richesse des paysages et de la culture de l’ensemble de l’archipel.
"La gare maritime est comme un aéroport. C’est le premier point de contact entre un visiteur et une destination, donc on se doit de soigner cet espace d’accueil pour améliorer l’expérience du croisiériste, glisse Julie Laronde, directrice de NCT. L’objectif de cet espace, c’est de valoriser toute la diversité de la Nouvelle-Calédonie que les croisiéristes n’ont pas le temps de découvrir le temps de leurs escales, qui sont très courtes. Il s’agit d’un condensé qui leur montre tout ce qu’ils vont rater de la destination afin de les inciter à venir en tourisme de séjour."
Car les croisiéristes dépensent beaucoup moins que les voyageurs au long cours. Pour autant, il n’est pas facile de quantifier précisément les retombées de ce tourisme en Nouvelle-Calédonie. Généralement, on estime qu’un croisiériste dépense 5 000 francs par jour dans le pays. Sauf que ce chiffre de l’Isee (Institut de la statistique et des études économiques) est à prendre avec la plus grande précaution puisqu’il date de 2009.
Afin d’actualiser ces données, une nouvelle enquête doit être menée cette année sur la filière. "Nous sommes en train de lancer une étude d’impact économique du secteur de la croisière pour vraiment mesurer tout ce que cela apporte au territoire, annonce Julie Laronde. Il ne s’agira pas seulement des dépenses des croisiéristes. Cette étude se penchera aussi sur tous les comptes liés aux escales : tout ce que les paquebots dépensent à travers les touchers, les frais de ports, les avitaillements, etc."
Les résultats de cette étude ne devraient pas tomber avant 2025. D’ici-là, le nouvel espace immersif de la gare maritime pourrait avoir encore évolué avec, si les budgets suivent, le déploiement de plusieurs vidéos 3D, "un peu comme dans un tunnel avec des écrans" dans le courant de cette année.
Alors que les croisiéristes ne sont plus les bienvenus à l’île des Pins, et qu’à Maré, seuls de petits paquebots de luxe commencent à peine à faire leur retour [1], le secteur ne connaît pas la crise en Nouvelle-Calédonie, avec un nombre d’escales prévues en 2024 à Nouméa, "encore en progression".
Dans ce contexte, "le gouvernement mène un travail de prospection pour ouvrir de nouvelles escales, mais avec de petits paquebots, annonce Julie Laronde, sans en dévoiler davantage. Nous avons une nouvelle gouvernance avec un comité stratégique des croisières, qui est piloté par le gouvernement depuis 2022, pour avoir une vision stratégique à plus long terme de ce secteur."